La branche retraite n’est pas la seule à poser problème dans le cadre de la réforme de la PSG. Parmi les mesures prises pour réformer la branche maladie, la loi du Pays du 9 novembre dernier -qui introduit la mise en place du médecin traitant, d’un parcours de soins coordonnés et du panier de soins- a été attaquée par le syndicat des médecins libéraux. Le syndicat dénonce une « maîtrise comptable de la santé et non plus médicalisée ». Son recours suspend l’application de la réforme.
Quoi qu’en disent les syndicats de salariés, la réforme de la branche maladie a bien commencé. Le 9 novembre dernier, l’assemblée a voté une loi du Pays destinée à « accroître l’efficacité et la continuité des soins dans le cadre d’une maîtrise médicalisée de l’évolution des dépenses de santé et dans le respect de l’indépendance professionnelle des professionnels de santé ». Autrement dit, il s’agit de faire des économies alors que le système est mal en point. Cette loi comprend trois volets : la mise en place du médecin référent pour lutter contre le « nomadisme médical », l’instauration d’un parcours de soin qui doit permettre une meilleure transmission des informations entre généralistes et spécialistes, et l’établissement d’un panier de soins.
Les médecins libéraux ne se disent pas opposés aux deux premières mesures citées, même s’ils suggèrent de permettre aux patients des îles d’avoir deux médecins référents, un dans leur île et un à Tahiti. Ils sont, en revanche, opposés à la mise en place du panier de soins. « Rien que le terme me fait dresser les cheveux », dénonce Didier Bondoux, le président du syndicat des médecins libéraux. Pour lui, cette mesure revient à mettre le patient au second plan.
Des réunions de travail ont lieu régulièrement pour mettre en place ce panier de soins. Pour chaque pathologie, il faut déterminer le nombre et la nature des actes, des prescriptions et des prestations qui seront pris en charge par les régimes de protection sociale polynésiens. D’après Didier Bondoux, les autorités veulent instaurer 30 paniers de soins. Ce qui promet, selon lui, d’être un casse-tête pour la CPS.
Pour le président du syndicat des médecins libéraux, « il y a des moyens plus simples de faire des économies de santé ». Il fait remarquer que la mesure n’existe pas en métropole et que si des « références médicales opposables » ont été mises en place afin d’éviter les prescriptions abusives, elles ont été mises de côté « au bout de six mois » : « On s’est rendu compte que c’était inapplicable en pratique ». Enfin, ce panier de soins pose un autre problème aux médecins libéraux. D’après Didier Bondoux, il défavorise le privé
Le syndicat des médecins libéraux a déféré la loi du Pays devant le conseil d’État en décembre dernier. Un recours qui suspend l’application de la réforme jusqu’à la décision de justice attendue dans les trois prochains mois.