Ce 21 septembre marque la Journée mondiale de lutte contre Alzheimer. Yolande Chevouline, présidente de l’association Polynésie Alzheimer rappelle que la situation sanitaire actuelle a des répercussions sur les malades et leurs proches.
Le Covid n’affecte pas seulement les « covidés ». Comme le pointe Yolande Chevouline, présidente de l’association Polynésie Alzheimer, la pandémie, et surtout les restrictions sanitaires qui y sont associées, ont eu des conséquences chez les victimes de cette maladie neuro-dégénérative, qui conduit à une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions cognitives. Le confinement a notamment empêché certaines familles de voir leurs proches. Difficile de garder le lien quand il est interdit de sortir de chez soi… Les foyers où certains malades vivent ont dû fermer leurs portes pour respecter les consignes sanitaires et éviter ainsi les visites.
Tout dépend bien sûr de l’état d’avancement de la maladie. Mais « il existe toujours, malgré les épreuves successives, de la place pour la vie, l’amour, le rire et le partage, comme l’explique France Alzheimer sur son site. La personne malade, en perdant progressivement des pans de sa mémoire, gagne en perceptions affectives et émotionnelles. De nouveaux espaces de rencontre se créent, un nouveau territoire de l’intime se dessine ». Ce que confirme Yolande Chevouline. Garder le contact et le lien entre les proches et les malades est très important pour les premiers comme pour les seconds. « De nombreuses médiations et activités sociales permettent à la personne malade d’agir pour préserver son autonomie. Certaines l’ancrent dans son histoire, d’autres lui offrent l’occasion d’explorer de nouveaux savoirs. L’important n’est plus dans ce qu’elle a perdu, mais dans ce qu’elle pourra toujours expérimenter, vivre et partager », peut-on encore lire sur France Alzheimer. Les confinements mais également l’ambiance anxiogène ont pu contribuer à la dégradation de certains malades, estime Yolande Chevouline.
L’association Polynésie Alzheimer organise habituellement plusieurs activités permettant des rencontres entre les familles et beaucoup de partage, notamment les « café-mémoire » où une fois par mois, un professionnel en lien avec la maladie vient parler de son métier. Un événement célèbre également la Journée mondiale Alzheimer mais comme en 2020, tout a dû être annulé cette année encore. En août, les cafés-mémoire devaient reprendre mais l’explosion des cas du variant Delta a tout arrêté. Pourtant la médiation sociale, les activités culturelles ou sportives entrent dans l’accompagnement du malade et de ses proches. Pour le malade, elles permettent de stimuler leurs capacités cognitives, de continuer à expérimenter et de rompre leur isolement ; pour les proches, elles permettent de partager et également de rompre l’isolement.
La maladie d’Alzheimer touche chaque année 225 000 Français de plus, les traitements sont toujours à la peine. Mais, selon nos partenaires d’Europe1, qui recevaient le professeur Philippe Amouyel, directeur de la Fondation Alzheimer, un médicament a relancé l’espoir de contrer cette pathologie et attend désormais l’avis de l’Agence européenne du médicament.