Les deux sénateurs, Nuihau Laurey et Lana Tetuanui, ont réagi à l’article publié lundi matin sur Radio 1 sur le rapport d’information de la Commission de l’aménagement du territoire au Sénat et de la Délégation sénatoriale à l’Outre-mer. Ils contestent le chiffre d’une production de 50 000 tonnes de poissons d’élevage pour la future ferme aquacole de Hao. Chiffre pourtant régulièrement avancé jusqu’à aujourd’hui par le Pays et les investisseurs chinois.

Ce rapport d’information publié vendredi dernier par le Sénat recensait les travaux des tables rondes « Biodiversité des outre-mer et changement climatique » du 11 juin 2015 dans lequel le directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Jean-François Silvain, dénonçait les risques de conséquences « catastrophiques » du projet aquacole de Hao sur l’environnement. Les deux sénateurs reprochent à Radio 1 de ne relever « que des propos qui peuvent prêter à polémique » dans le rapport d’information. Chacun est dans son rôle. Aux parlementaires, celui de la communication. Aux journalistes, celui de l’information. Quand bien même celle-ci représenterait le détail de 9 lignes sur un rapport de 77 pages. Les sénateurs polynésiens contestent également le fait que la Délégation sénatoriale à laquelle ils appartiennent ait pu « vivement critiquer » le projet aquacole de Hao. Pour être précis, les critiques sont issues d’un rapport d’information fait « au nom » de leur Délégation sénatoriale, mais ils ne ressortent que de l’analyse du directeur de recherche à l’IRD. Enfin, le cœur des propos des sénateurs est de contester le chiffre de la production de la futur ferme de Hao avancé par ce même directeur de recherche : « Il convient de préciser que ses propos ne reflètent pas la réalité. En effet, si les promoteurs du projet ont bien affiché un objectif de production à terme de 50 000 tonnes de poissons d’élevage, la future ferme aquacole de Hao n’est qu’un maillon de cette production. Les cages d’élevage doivent en effet être réparties sur plusieurs atolls des Tuamotu. Il est évident pour le promoteur, et le gouvernement de la Polynésie française y veille, que le seul lagon de Hao ne pourrait survivre à une production d’une telle ampleur. » Or dans un article détaillé consacré à cette question, Tahiti Infos a relevé lundi que ce même chiffre de 50 000 tonnes de poissons d’élevage pour la ferme de Hao avait pourtant toujours été avancé à la fois par le gouvernement et par les investisseurs chinois…