Les six maires des Marquises organisaient samedi matin un meeting Tapura à Punaauia. La communauté marquisienne, traditionnellement fidèle à l’autonomie, compte au moins autant de membres à Tahiti que dans son propre archipel. Les hakaiki et le président du Tapura les ont appelés à se mobiliser le 30 avril pour rester dans le giron de la France: « Ce n’est pas avec une pirogue double qu’on va surveiller la zone », a lancé Benoît Kautai.
L’événement n’avait pas pu se tenir comme prévu avant le premier tour, pour des raisons de transport, dit Benoît Kautai qui faisait figure d’hôte ce samedi à Punaauia sur un terrain de sa famille. Etaient également présents Édouard Fritch, Heremoana Maamaatuaiahutapu, Tepuaraurii Teriitahi, Sylvana Puhetini, Simplicio Lissant, et Bruno Sandras. Environ 200 personnes étaient présentes. Objectif : informer les Marquisiens de Tahiti sur les ambitions de développement des maires, ambitions pleinement soutenues, disent-ils, tant par le gouvernement Tapura que par l’État.
De fait, les Marquises ne sont pas l’archipel le moins bien loti en termes d’argent public. Les maires marquisiens se sont succédé au micro pour faire le point sur les différents projets et les subsides qui les rendent possibles : les deux hélicoptères, la subvention d’équilibre des liaisons intra-archipel, les financements de la scierie Polybois, le projet d’abattoir (600 millions de fcfp d’investissement, et un démarrage « peut-être avant la fin de l’année »), le projet de hangars sur les ports pour stocker bois, viande et fruits avant leur expédition à Tahiti, le soutien au classement au patrimoine mondial et au Festival des arts des Marquises, la reconstruction de l’hôpital de Taiohae (un budget de 700 millions de Fcfp), et le futur aéroport international de Nuku Hiva dont le coût est estimé à 5 milliards de Fcfp. Une étude économique, commanditée par l’Aviation civile, est en cours pour déterminer quels sont les projets souhaitables et soutenables autour du futur aéroport. Benoît Kautai a également vanté l’action de l’OPH sur l’archipel : « 150 000 Francs (d’apport, ndr) pour une maison de 5 à 7 millions, ça n’existe pas ailleurs, c’est que chez nous. » Enfin il a également rappelé le rôle particulier de l’État aux Marquises : « C’est pas avec une pirogue double qu’on va surveiller la zone. »
Pour Benoît Kautai, il s’agit donc de mobiliser les votes autonomistes des Marquisiens de Tahiti le 30 avril prochain, y compris les voix qui s’étaient portées sur la liste Amuitahiraa et qui selon lui « pourraient faire la différence. »
Édouard Fritch a salué l’unité des hakaiki : « Vous avez l’immense chance d’avoir des maires qui ont mis de côté la politique pour s’unir, a déclaré le président du Tapura qui a fait le parallèle avec sa propre actualité : Pardonner, c’est se libérer soi-même, et se libérer c’est un apaisement. » Il a également salué « l’identité marquisienne, polynésienne et française, voulue et assumée : un paradoxe intéressant qui contredit les indépendantistes », avant de lancer un « je vous ai compris » aux Marquisiens qui « ne veulent plus se voir imposer de schéma de développement extérieur, ils veulent qu’on respecte leur vision : tant que je serai là, Tahiti ne décidera pas à votre place. »
La rencontre s’est terminée par une démonstration de confection du kaaku par Benoît Kautai, et un grand kaikai.