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Les sports et loisirs mécaniques font bloc pour obtenir un site adapté

Face à l’opposition de riverains, qui dénoncent des nuisances sonores, l’Association sportive automobile a annulé son dernier rendez-vous de l’année, initialement prévu le 18 novembre à Faratea. Alors que le gestionnaire de la zone industrielle a annoncé la fin des runs, les férus de sports mécaniques s’unissent pour y organiser une manifestation ce même samedi. Ils souhaitent pouvoir bénéficier d’un site dédié à leur passion et évoquent, parmi les possibilités, Motu Uta ou même la route des plaines à Punaauia.

Lire aussi : le pays stoppe les courses à Faratea

L’Association Sportive Automobile, la fédération de motocyclisme et la fédération maohi de car bass font front commun. Ces trois associations ont décidé de manifester le 18 novembre autour de Tahiti. Côte est comme côte ouest, il faut s’attendre à un défilé de cylindrées, puisque le mouvement sera divisé en deux cortèges : l’un partant d’Aorai Tini hau, l’autre de l’université. Lesquels convergeront vers la zone industrielle de Faratea pour un grand rassemblement qui se veut joyeux et pacifiste. « On souhaite réunir un maximum de nos membres et surtout des sympathisants pour montrer qu’on existe et qu’il ne faut pas nous oublier », présente le secrétaire général de l’ASAT, Bastien Bres. 

Au revoir Faratea…

Le lieu d’arrivée n’a pas été choisi par hasard. Faratea est au cœur des préoccupations des associations, depuis l’émergence d’un mouvement de protestation d’une poignée de riverains, qui, via une pétition (81 signatures), ont protesté contre les nuisances sonores qu’ils disent subir lors des courses organisées sur le site. Protestation soutenue par Te Ora Hau, qui a trouvé écho auprès des décideurs, puisque le G2P, gestionnaire de la zone industrielle, a annoncé qu’il « n’accueillera plus de manifestation de ce type », dans un courrier du ministre des Grands travaux et de l’équipement, Jordy Chan. Officiellement, il s’agit de réserver l’espace aux entreprises installées sur place, puisque selon le ministre, « ces autorisations (de course) n’étaient que temporaires, durant la période ou le site était inoccupé ».

La veille, l’ASAT avait annoncé l’annulation de son évènement prévu le 18 novembre, sa cinquième de l’année à Faratea, qui devait boucler le championnat de course d’accélération. « Nous avons souhaité respecter les riverains », et surtout « l’avis du maire, Anthony Jamet, d’interdire toute course mécanique sur Faratea jusqu’en fin 2023″, écrit l’association sur les réseaux sociaux. « D’énormes répercussions financières sont prévues », poursuit la structure, qui travaille désormais à organiser son épreuve sur le site de Vaitarua. Avec une autorisation de l’IJSPF en poche, pour le 25 novembre ou le 2 décembre. « On a refait les démarches pour tout organiser, il faut que ce soit règlementé et légalisé, et que tout le monde soit assuré ».

Mais cette bonne volonté et cette solution de repli n’occultent pas l’incompréhension de l’association face à la polémique lancée par le voisinage. Dans un courrier adressé à Radio 1, Bastien Bres précise que les runs des pilotes ne durent qu’une dizaine de secondes. Et assure être dans les clous réglementaires au sujet des décibels générés par ses évènements. « Même notre voisin avec sa tondeuse ou sa débroussailleuse fait autant de bruit que nous. […] Plus de la moitié des véhicules sont des véhicules diesel. Nous avons aussi des véhicules hybrides. Le bruit occasionné est tellement faible qu’on pourrait se demander s’il y a une course automobile », assure le texte.

Trouver une solution en bonne intelligence 

Du bruit, l’ASAT veut donc en faire sur le terrain médiatique, en organisant sa manifestation du 18 novembre en partenariat avec  la fédération de motocyclisme et la fédération maohi de car bass. « On ne va pas manifester à Faratea pour faire tu tapage, mais on souhaite montrer qu’on est nombreux, qu’on est là pour une passion que l’on veut encadrer et qu’on respecte autrui », assure le dirigeant.

L’objectif de cette unification des forces , concrétisée cette année par la mise en place d’un groupe de travail, est de « se faire entendre auprès des autorités » pour « sécuriser, encadrer et réguler l’activité » en « respectant autrui en mettant en place un calendrier commun et espacé » et surtout obtenir un site dédié aux courses automobiles. Pour se faire, les différentes structures du groupe de travail penchent sur la rédaction d’un cahier des charges.

La problématique d’un espace aux normes pour laisser les pilotes s’exprimer en toute sécurité est commune à plusieurs petits territoires où les routes et lignes droites ne sont pas légion. En Nouvelle-Calédonie par exemple, un circuit a récemment été créé par un entrepreneur sur sa propriété, à grand renfort de millions. Les pilotes du Caillou peuvent participer à des courses d’accélération, de drift et de rallye. Au fenua, les associations penchent sur plusieurs solutions. A commencer par la rénovation de Vaitarua. « Malheureusement, ce site est totalement obsolète, dans le sens où la piste qu’on utilise pour les courses d’accélération est trop petite. Le terrain est aussi affaissé sur le côté et ça met possiblement en danger nos coureurs » regrette Bastien Bres.

…Bonjour la route des plaines ou Motu Uta ?

L’utilisation du Motu Uta est aussi espérée, mais cela bloque du côté du port autonome. « Nous avons fait une demande en bonne et due forme en début d’année, mais elle a été refusée par le directeur Jean-Paul Le Caill, qui dit simplement que la zone n’est pas dédiée à la course », affirme Bastien. On lorgne également du côté de la route des plaines. « Une idée qu’on a tous en tête, même si on ne sait pas exactement qui contacter pour bloquer, si c’est la mairie de Punauia ou le haussariat. On part à l’inconnue mais ce qui est intéressant sur cette route et qu’il y a plusieurs dérivations, qui pourraient permettre par exemple de bloquer la voie uniquement du côté montagne, pour laisser de l’espace aux automobilistes », souligne le secrétaire général de l’ASAT.

Par le passé, un autre site avait déjà été évoqué, celui de Nivee à Hitia’a. La précédente mandature l’avait étudié en 2022, à la demande des amateurs de car bass. Enfin, Bastien Bres ajoute qu’il ne « perd pas espoir » de revoir un jour des courses à Faratea. « On joue un rôle de prévention, assure-t-il. Car on sait très bien que sans infrastructures adaptées, nos pilotes vont un jour se retrouver sur la route à faire n’importe quoi. » 

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