La coordination des syndicats de taxis de Tahiti et de Moorea menaçait d’une « opération escargot » impliquant une centaine de véhicules ce mercredi. Elle n’aura finalement pas lieu, du moins pas pour le moment. Les chauffeurs, reçus à la présidence, pensent avoir été « partiellement entendus » sur leurs revendications : limitation des nouvelles licences, lutte contre les « taxis pirates », développement des aménagements qui leur sont réservés… Les syndicats attendent maintenant des engagements par écrit du Pays et un rendez-vous au Haut-commissariat.
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Nouvelle grogne chez les taxis. Après avoir menacé le gouvernement, d’organiser ce mercredi, une « opération escargot » impliquant une centaine de véhicules, la coordination des syndicats de taxis de Tahiti et de Moorea (CSTTM) a été reçue vendredi par le président Brotherson et son ministre des transports Jordy Chan. Il s’agissait pour les représentants de la profession d’échanger avec les autorités sur les nombreuses problématiques « qui perdurent depuis 2012 ». Les chauffeurs réclament notamment qu’un quota de licences soit fixé pour protéger leur métier.
Aujourd’hui, d’après les chiffres transmis par la DTT le fenua compte 185 taxis disposant d’une licence officielle. Un chiffre déjà trop élevé pour certains conducteurs, ou du moins qui risque de mettre les professionnels en difficulté s’il continue sa croissance. Les syndicats revendiquent donc qu’un plafond soit mis en place – « peut-être 200 » d’après Calixte Guilloux, le président de la coordination.
Stationnement et « taxis pirates »
Autre sujet de grogne : les lignes de stationnement qui seraient encore trop peu nombreuses dans les points chauds de l’activité. Aéroports, gare des bus ou maritime… « On nous avait promis des nouvelles lignes, mais on ne voit rien arriver », regrette encore le porte-parole, s’agaçant, par exemple, de ne pas avoir vu de schéma d’aménagement de leur activité au nouveau Terminal de croisière qui doit ouvrir de façon imminente.
Enfin, les chauffeurs s’étonnent que l’application Niu Car (ex-Ucar Pacifique) continue son activité au fenua. Un signalement a bien été déposé par la Direction des transports terrestres au procureur, une procédure judiciaire a bien été lancée, mais elle n’a pour le moment pas abouti à une condamnation de l’entreprise qui a importé au fenua le modèle d’Uber, largement adopté au niveau international. Du côté de la jeune société, on pouvait espérer, vu les soutiens apporté par le Tavini à leur projet début 2023, des évolutions de la règlementation en leur faveur avec le nouveau gouvernement. Mais dans l’état actuel de la loi, cette activité de transport avec chauffeur mais sans licence est une « concurrence déloyale », clame la CSTTM, et elle s’ajoute à celles des autres « taxis pirates » qui circulent dans le pays.
Rendez-vous au Haut-commissariat
Trois doléances sur lesquelles la coordination des syndicats estime avoir été « partiellement entendue » par le gouvernement. De quoi calmer les esprits « pour le moment ». « Mais on attend que ça soit mis par écrit », précise tout de même le président de CSTTM. Un courrier a en outre été adressé au Haut-commissaire et une rencontre a été fixée lundi prochain.