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Les trois suspects, interpellés dans l'Hérault, mis en examen et écroués

Paris (AFP) – Des explosifs ont été retrouvés mais la cible reste floue pour les enquêteurs: deux hommes et une adolescente, soupçonnés d’avoir voulu perpétrer un attentat « imminent » en France, ont été mis en examen mardi soir et écroués.

Thomas Sauret, 20 ans, sa compagne Sarah, 16 ans, et Malik Hammami, 33 ans, ont été mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle », a-t-on appris de source judiciaire. Les deux premiers ont également été mis en examen pour « fabrication et détention d’explosifs en bande organisée ».

Interpellés vendredi dans l’Hérault, les trois suspects ont été placés en détention provisoire conformément aux réquisitions du parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire, confiée à des juges antiterroristes, mardi dans la matinée.

Dans l’appartement de Clapiers, près de Montpellier, où a été arrêté Thomas Sauret, originaire des Ardennes, les enquêteurs ont découvert 71 grammes de TATP, un explosif artisanal puissant mais très instable, et du matériel pour en fabriquer.

Le trio avait été identifié depuis plusieurs semaines en raison de son activisme sur les réseaux sociaux, notamment sur la messagerie cryptée Telegram, prisée des jihadistes. 

Le 9 février, l’enquête s’est accélérée quand Thomas Sauret et sa compagne ont été repérés en train de se procurer de l’acétone et de l’eau oxygénée, entrant dans la composition du TATP. La veille, une vidéo avait été diffusée sur les réseaux sociaux dans laquelle l’adolescente prêtait allégeance au groupe Etat islamique (EI).

« Il y avait bien un acte terroriste imminent qui se préparait » et « sur lequel nous essayons de faire toute la lumière », a souligné lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux.

L’exploitation du matériel informatique et téléphonique saisi lors des perquisitions suggèrent des cibles potentielles, dont la Tour Eiffel. Toutefois, « aucun élément ne montre à ce stade une préparation sur une cible clairement définie », d’après une source proche de l’enquête.

Thomas Sauret, converti à l’islam, avait été assigné à résidence chez son père dans les Ardennes de décembre 2015 à décembre 2016 en raison d’une tentative de départ avortée vers la zone irako-syrienne.

« Il nous avait raconté qu’il s’était fait arrêter à l’aéroport (d’Orly, NDLR), qu’il était fiché S », a raconté à l’AFP Rodrigue, qui faisait partie de son cercle d’amis avant sa radicalisation. « J’ai cru que c’était une passade, que l’arrestation ça l’avait calmé. Mais après, il a commencé à être dans son coin, à ne plus voir personne ».

Le jeune homme avait fait la connaissance de Sarah, également convertie, sur les réseaux sociaux où le couple avait exprimé son intention de se marier.

– ‘Manipulée par son compagnon’ –

Les enquêteurs soupçonnent Thomas Sauret d’avoir voulu commettre une action kamikaze en France tandis que sa compagne devait gagner la zone irako-syrienne juste avant l’attentat.

« Aucun élément à ce stade de l’enquête ne montre que leur projet a été téléguidé depuis la Syrie », selon la source proche de l’enquête.

Pour Thomas de la Morlais, avocat de la mère de l’adolescente, « Sarah, qui était scolarisée et voulait poursuivre des études de couture, a été manipulée par son compagnon et par d’autres ».

« Après avoir entretenu de nombreux échanges sur internet, Thomas est venu à Montpellier pour habiter chez la jeune fille, mais la mère de cette dernière a refusé de l’héberger. Il a alors logé dans la cave de l’immeuble » puis à Clapiers, a relaté à l’AFP l’avocat. 

Sarah, « qui cherchait un tuteur pour son projet de mariage », est entrée en contact, via internet, avec le troisième suspect, Malik Hammami, un père de deux enfants en instance de divorce, d’après la source proche de l’enquête. Ce dernier, condamné à six reprises notamment pour trafic de stupéfiants et vol avec violences, a rencontré le couple à plusieurs reprises et est soupçonné de lui avoir apporté « un soutien » dans son projet, a expliqué cette source, sans plus de précisions.

Malik Hammami avait été repéré par les services antiterroristes sur les réseaux sociaux où il postait depuis 2015 des messages violents et extrémistes. Il est également mis en examen pour apologie du terrorisme.

Un convoi de police à la sortie de l'hôtel de police où quatre suspects d'un projet d'attentat, sont entendus, le 11 février 2017 à Montpellier. © AFP

© AFP/Archives Franck PENNANT
Un convoi de police à la sortie de l’hôtel de police où quatre suspects d’un projet d’attentat, sont entendus, le 11 février 2017 à Montpellier

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