Le Heiva tu’aro ma’ohi, ce sont les spectaculaires lever de pierre et grimper de cocotier réalisés par des forces de la nature. Mais le sport traditionnel se conjugue aussi au féminin et dans toutes les disciplines, même si les athlètes se font plus discrètes.
Lever de pierre, coprah, grimper au cocotier ou lancer de javelots… Ces sports traditionnels évoquent généralement de vigoureux athlètes masculins. Et pourtant, la passion des tu’aro ma’ohi est aussi partagée par les femmes. Une catégorie leur est dédiée dans chaque discipline, mais reste moins connues que celle dédiée aux hommes. Les femmes ont pris leur place dans le tu’aro ma’ohi depuis dix ans maintenant. Et cela à leur demande, comme le rappelle le trésorier adjoint de la fédération Amuitahiraa tu’aro ma’ohi, Inatio Raveino.
Vendredi matin, c’est le lancer de javelot pour les femmes et les enfants qui a ouvert les festivités dans les jardins du Musée de Tahiti et ses îles. Une épreuve de précision et d’endurance puisqu’elle se déroule en huit phases de tir de sept minutes avec pour objectif d’atteindre le plus de fois possible le coco à 6,20 mètres de hauteur. Une vingtaine de participantes venant de Maupiti, de Bora Bora, de Faaite, de Anaa ou de Tahiti étaient en lice. Roroarii Raveino est de l’équipe de Anaa. A 59 ans, c’est l’une des doyennes de la compétition. Elle reconnait qu’il a fallu que les femmes prouvent leur capacité face aux hommes.
Teura Hauata participe pour la deuxième fois à l’épreuve de javelot. La jeune femme est venue de Faaite pour prendre part au heiva : « c’est le jour où il faut être ». Plus jeune, elle n’a pas eu à s’imposer, « c’est facile d’être une femme dans le tu’aro ma’ohi, il suffit de le faire ». Pour Teura Hauata, le sport traditionnel est l’affaire de tous, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, et particulièrement aux Tuamotu.