Tevaiarii Frébault était l’invité cette semaine de La Course à l’Élysée, le rendez-vous politique de Radio1. La porte-parole de l’Union populaire Polynésie veut croire à la victoire de Jean-Luc Mélenchon, en forme dans les sondages mais encore derrière Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. « Nous sommes les petites tortues qui vont battre les lièvres », assure la porte-parole qui incite le plus grand nombre à lire le programme du chef de file de la France Insoumise.

En 2017, Jean-Luc Mélenchon avait recueilli un peu moins de 8% des voix polynésiennes au premier tour de 2017. Beaucoup moins que les 19,6% obtenus au niveau national. Et pourtant,  pour ses supporters, il a de quoi convaincre le fenua. Sixième République, sortie complète du nucléaire, transition écologique accélérée, hausse de la fiscalité pour les plus riches… « Dans son programme, il y a 694 propositions, sur son site internet, il y a 40 livrets qui précisent chaque point, avec des financements qui sont prévus à chaque fois« , explique Tevaiarii Frébault. Aucun doute pour la porte-parole de l’Union Populaire Polynésie, collectif qui relaie la campagne du candidat de la gauche radicale, il faut lire le programme de Mélenchon, « l’Avenir en commun », et il faut quoiqu’il arrive « se positionner » ce 9 avril.

« Si les gens prenaient le temps de lire les programmes ou aller voir les comparateurs sur les idées principales, la majorité de la population voterait pour Jean-Luc Mélenchon parce que les valeurs qu’il défend sont celles de la population », insiste-t-elle.

Statut : « ce sont les peuples qui doivent décider »

Jean-Luc Mélenchon, s’il fait des propositions concernant l’Outre-mer – avec notamment une liste de « mesures d’urgences sociales et économiques » – et a plusieurs fois fait référence au Pacifique dans ses discours – il s’est rarement exprimé directement sur le fenua. Pourtant, le prochain mandat présidentiel pourrait marquer des changements importants pour le fenua, notamment sur le statut d’autonomie, qui a montré ses limites pendant le Covid. « La première conviction de Jean-Luc Mélenchon, c’est que ce sont les peuples qui doivent décider », explique Tevaiarii Frébault, qui rappelle que le candidat a demandé un nouveau référendum en Calédonie après le boycott de la consultation de décembre 2021. Quant à l’application du programme outre-mer de l’Avenir en commun à la Polynésie, elle estime que la question des compétences est un « prétexte » plus qu’un problème. « Nous avons la chance d’avoir ce statut qui nous permet de refuser des choses qui pourraient ne pas être bonnes pour la Polynésie, mais il y a toujours eu des conventions entre la France et le Pays, continue la porte-parole. Si par exemple la France, avec Jean-Luc Mélenchon, propose de financer 2 000 emplois dans l’agriculture, 2 000 emplois dans la mer, créer un lycée de la mer, ça serait vraiment étonnant que les élus locaux disent ‘nous on ne veut pas’, ça serait totalement stupide ». 

« Les petites tortues qui vont battre les lièvres »

Tevaiarii Frébault, qui s’était déjà fait entendre, ces derniers mois, lors des manifestations anti-masque puis anti-obligation vaccinale, se félicite au passage que Jean-Luc Mélenchon remonte petit à petit dans les sondages : 13,5% dans les dernières études d’opinion, ce qui le placerait en 3^e position derrière Emmanuel Macron et Marine Pen. « Nous sommes les petites tortues qui vont battre les lièvres » assure la militante.

Toute l’interview est à retrouver en vidéo :