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L’essentiel et les réactions après la prise de parole d’Emmanuel Macron

Le président de la république a pris la parole depuis la Nouvelle-Calédonie, où il est en visite. Parmi les sujets abordés : les 100 jours, axe politique décidé par le chef de l’Etat en avril dernier, qui devait permettre d’apaiser le pays. Une prise de parole qui a entraîné de vives réactions dans la classe politique française, la gauche se disant « consternée » quand la droite réclames des actes. D’autres ont critiqué un discours « vide » ou encore « banal ».

Depuis Nouméa, le chef de l’Etat a notamment prôné « l’ordre, l’ordre, l’ordre » et le « retour de l’autorité à chaque niveau » après les violences urbaines en France il y a près d’un mois. De « cette violence qui a conduit à brûler des mairies, des gymnases, des bibliothèques » et de cette « violence de pillage », « la leçon que j’en tire c’est ‘l’ordre, l’ordre, l’ordre' », a déclaré le président.

« L’ordre doit prévaloir. Il n’y a pas de liberté sans ordre, c’est l’ordre républicain et le retour au calme », a-t-il insisté. Selon le chef de l’État, « notre pays a besoin d’un retour de l’autorité à chaque niveau et d’abord dans la famille ». Il a précisé parler d’« autorité à l’école, autorité des élus, de nos forces de sécurité ».

« C’est tout le chantier que je veux pouvoir ouvrir à la fin de l’été, celui de l’autorité parentale, ce n’est pas à l’Éducation nationale, encore moins à la police de régler le problème », a jugé Emmanuel Macron. « On doit responsabiliser certaines familles, on doit aussi accompagner d’autres familles qui sont dans la détresse et on doit réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre », a-t-il dit. Le chef de l’Etat a également épinglé les « réseaux sociaux », plaidant pour « un ordre public numérique qui permette de prévenir ces débordements ».

Macron dit comprendre « l’émotion » des policiers, mais « nul en République n’est au-dessus de la loi »
Alors que la ville de Marseille est secouée par une vague d’arrêts-maladie chez les policiers, qui protestent contre les conditions de détention d’un policier de la BAC accusé d’avoir laissé pour mort un homme en marge des émeutes, Emmanuel Macron a expliqué comprendre « l’émotion » des policiers. Mais il a toutefois rappelé que « nul en République était au-dessus de la loi », refusant de commenter les propos polémiques du patron de la DGPN qui a estimé qu’un policier « n’a pas sa place en prison ».

La « légitimité » des policiers « tient du fait qu’ils protègent le cadre républicain et qu’ils font respecter les lois démocratiquement votées », a répondu le président de la République. « Bien évidemment, eux-mêmes s’inscrivent dans le cadre de la loi et de l’état de droit », a-t-il souligné. Emmanuel Macron était interrogé sur les déclarations de Frédéric Veaux, directeur général de la police nationale (DGPN), qui a souhaité dimanche la libération d’un policier de la BAC de Marseille incarcéré dans le cadre d’une enquête sur des violences policières commises en marge des récentes émeutes. « C’est une décision qui a été prise par un magistrat et donc je ne me prononcerai pas sur celle-ci », a expliqué le chef de l’État, rappelant qu’il est « le garant des institutions et aussi de l’indépendance de l’autorité judiciaire ».

« Il n’y a pas de majorité de rechange » à l’Assemblée
« Il n’y a pas de majorité de rechange » à l’Assemblée, où le camp présidentiel ne dispose que d’une majorité relative, a estimé lundi Emmanuel Macron, qui en outre « ne croit pas aux coalitions » de gouvernement « formelles ».« Il y a eu parfois des jours avec et il y a eu aussi des jours sans » mais « le gouvernement a avancé, décidé, fait passer des textes, été efficace, ce qui justifie ce choix de confiance pour Madame la Première ministre, et d’efficacité », a ajouté le président depuis Nouméa.

« Bon espoir » que les oppositions « aident à bâtir un texte »
Emmanuel Macron a dit avoir « bon espoir » que les oppositions « républicaines » « aident à bâtir un texte » sur l’immigration, en suggérant qu’il n’exclurait pas de recourir au 49.3 pour le faire adopter, au nom de « l’efficacité ».

« J’ai bon espoir que les oppositions républicaines qui veulent que le pays soit mieux protégé dans ses frontières, (…), et intègre mieux ceux qui sont là et aident la Nation à réussir, qu’en bonne foi, elles nous aident à bâtir un texte », a affirmé le président de la République. « Après, la Constitution prévoit des chemins pour les textes et j’aurai la responsabilité que l’efficacité soit au rendez-vous », a-t-il ajouté, dans une allusion à la possibilité pour le gouvernement de recourir à l’article 49.3 qui permet l’adoption d’un texte sans vote.

« Un professeur devant chaque classe » à la rentrée 
Emmanuel Macron a réaffirmé lundi qu’il y aurait « un professeur devant chaque classe » à la rentrée, grâce à « une série de petites révolutions », qui passent par la réforme de la formation et une meilleure rémunération. Le chef de l’État a cité sur France 2 et TF1 le « pacte enseignant », qui prévoit sur la base du volontariat le remplacement de professeurs absents par leurs collègues en échange d’une meilleure rémunération et a ajouté que l’Éducation nationale « continue à recruter » des contractuels pour assurer la rentrée.

Une gauche « consternée » par le discours

La gauche s’est dite « consternée » après l’entretien d’Emmanuel Macron prônant « l’ordre, l’ordre, l’ordre ». « Restons en à ‘Liberté Egalité Fraternité’. Merci », a tweeté le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, en réaction au triptyque scandé par le chef de l’État.

D’autres dirigeants de la coalition de gauche Nupes ont largement fait référence à la réaction du chef de l’État, selon eux insuffisante, aux propos du directeur général de la police nationale (DGPN) Frédéric Veaux. « Pendant la sédition policière, le président fait les annonces du ministre de l’Éducation et s’en prend aux familles monoparentales. Puis couvre les débordements sans soutenir la Justice », a écrit Jean-Luc Mélenchon, déplorant : « Aucune sanction, même verbale. Les abus sont encouragés. Consternant ». Marine Tondelier, la cheffe d’EELV, a abondé : « Bilan de l’allocution ‘je ne vais pas commenter les propos du Directeur général de la police nationale’. Bah si, ça aurait été bien en fait. Nécessaire, même ».

Chez les communistes, le porte-parole Ian Brossat a vilipendé une « interview lénifiante, d’un vide sidéral » d’un président « garant de nos institutions et incapable d’en rappeler les bases : la séparation des pouvoirs face à des hauts fonctionnaires de police qui la foulent aux pieds ».

À droite, le président des Républicains Eric Ciotti a clamé : « Monsieur le président, les mots n’impriment plus face à la gravité de la situation. Ils sont inutiles. Les Français exigent des actes. Aux actes ! » « La parole présidentielle atteint des sommets de banalité et de vacuité », a déploré le député LR Aurélien Pradié. « L’impuissance politique n’est plus possible. Les défis sont trop grands. Trop urgents. »

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