Légère augmentation par rapport à 2020 : l’État a dépensé 214 milliards de francs en Polynésie française dont 22,9 milliards pour faire face à la crise sanitaire. Des montants qui confirment « l’engagement très fort de l’État ».
Chaque année, le haut-commissaire fait le point sur les dépenses de l’État en Polynésie française. « C’est un exercice qui a lieu dans tous les territoires. C’est normal qu’il y ait une transparence sur les engagements de l’État et le suivi de ces engagements », a expliqué Dominique Sorain. Qui tenait aussi à donner des chiffres pour infirmer certaines critiques entendues pendant la crise du Covid : « On a entendu que l’État n’était pas présent ! On ne peut pas dire ça. C’est important de pouvoir dire exactement ce qu’il s’est passé. » Ce bilan d’activité permet donc, dit-il, de confirmer « l’engagement très fort de l’État ».
Ainsi, en 2021, l’État a dépensé 214 milliards de francs dont 22,9 milliards directement liés à la crise sanitaire. Le « socle » des dépenses reste stable, passant de 192,4 milliards en 2020 à 191,1 milliards en 2021. On y retrouve trois grands blocs : le salaire des fonctionnaires d’État (dans lequel est compté celui des enseignants du 1er et 2nd degrés des secteurs publics et privés, soit 5 500 personnes), les dotations de fonctionnement au Pays et aux communes et les dépenses d’appui d’investissement pour l’équipement. Les dépenses pour les communes ont légèrement augmenté, pour atteindre 13,6 milliards. Avec ces montants, « le niveau d’aide par habitant est supérieur à la moyenne nationale », précise le haut-commissaire, qui remarque également avec plaisir que « tous les crédits de l’État alloués au territoire ont été consommés en 2021 ». C’est le cas depuis deux ans maintenant, les crédits prévus dans les différentes conventions sont engagés en totalité. « C’est lié à un bon travail d’équipe avec les services du Pays », explique Dominique Sorain.
Du côté du secteur privé, 8,4 milliards de francs d’aide fiscale ont été attribués en faveur de 14 programmes dans le cadre de la défiscalisation nationale. Elle touche plusieurs secteurs : le transport maritime, le tourisme, l’industrie, la concession de service public ou encore la pêche. 2021 a été marquée par le montant de l’aide « au titre de la solidarité nationale » pour affronter la crise sanitaire. 22,9 milliards ont été dépensés par l’État pour soutenir le tissu économique, à travers le Fonds de solidarité aux entreprises (20,6 milliards en 2021) et les prêts garantis par l’État (1,9 milliard en 2021), des crédits engagés dans les domaines de l’industrie et de la culture, des avances remboursables et des prêts à taux bonifié et des liquidités apportées aux banques. « La Polynésie française est la collectivité d’outre-mer la plus largement bénéficiaire du fonds de solidarité. »
Ces dépenses plus importantes en Polynésie française qu’ailleurs en Outre-mer s’expliquent par le poids dans l’économie du territoire du secteur du tourisme, qui a été fortement touché par les restrictions sanitaires. Il s’agit aujourd’hui de « débrancher » les entreprises de ces aides. 65% des entreprises ont commencé à rembourser leur PGE. À ce stade, aucune alerte n’est venue sur le recouvrement. Même si des procédures spécifiques sont prévues pour les entreprises qui auraient des difficultés. L’État assure qu’il apportera des « solutions sur-mesure au cas par cas ». Il s’agira de discuter de la durée du remboursement.
Toujours concernant la crise sanitaire, l’État détaille son appui logistique et sanitaire au territoire : des aides en matière de transport avec des vols spéciaux évasan pour 106 millions de francs, du fret aérien et maritime représentant 174 millions, des renforts en ressources humaines avec les soignants, 318 millions, l’aide logistique avec les vaccins (environ 500 000 doses) et fournitures médicales se chiffrant à 517 millions, des kits et des tests de dépistage à 69 millions et des médicaments, équipements et matériels médicaux à 71 millions.