La commission d’information sur les anciens sites d’expérimentations nucléaires du Pacifique s’est réunie ce lundi. À Tahiti en 2017, la radioactivité d’origine artificielle serait quasi nulle. Aucun impact de l’accident de Fukushima n’a été décelé dans l’eau de mer ou les poissons pélagiques. Et le risque géo-mécanique à Moruroa est classé 0/4.
Cette commission installée en 2015 est composée de 26 membres, dont 9 représentants de l’État et 17 représentants d’institutions ou d’organismes locaux. Étaient présents le ministre de la Culture et de l’Environnement, Heremoana Maamaatuaiahutapu, et Sylvana Puhetini de l’assemblée de la Polynésie.
Également présents, Alain Guillemette, délégué à la Sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les installations et activités intéressant la Défense, le contre-amiral Laurent Lebreton, commandant du centre d’expérimentations du Pacifique, et Frédéric Poirrier, médecin chef au département de suivi des centres d’expérimentations nucléaires de la direction générale de l’armement.
Pas d’exposition radiologique d’origine artificielle
Patrick Bouisset, directeur du laboratoire d’étude et de suivi de l’environnement à l’Institut de radioprotection de sûreté nucléaire (IRSN), a présenté le bilan radiologique annuel de la Polynésie française. Ce bilan est effectué à partir d’échantillons prélevés régulièrement dans les milieux atmosphérique, terrestre et marin de huit îles : Tahiti, Raiatea, Maupiti, Hiva Oa, Nuku Hiva, Mangareva, Tubuai et Raivavae.
En 2017, l’exposition radiologique par ingestion a été évaluée à partir de l’analyse d’une série de plateaux repas et des boissons « témoins », collectés midi et soir, durant cinq jours, à Tahiti. Les résultats des analyses menées en 2017 indiquent que les doses totales annuelles ajoutées par la radioactivité d’origine artificielle (exposition externe + inhalation + ingestion) sont comparables aux valeurs des années antérieures, représentant moins de 0,2% de l’exposition naturelle, évaluée à moins de 1,1 mSv/an (la moyenne annuelle en métropole est de 2,9 mSv).
Enfin, « l‘impact de l’accident de la centrale de Fukushima en 2011 n’a pas été décelé dans l’eau de mer, ni dans l’analyse des poissons pélagiques. »
Pas de changement géo-mécanique à Moruroa
À Moruroa, dont la barrière de corail présente des fractures, et qui compte deux zones où l’armée reconnaît la présence de plutonium dans les sédiments du fond du lagon, le nouveau système de surveillance Telsite continue, comme depuis 1998, de classer l’activité géo-mécanique « au niveau zéro de l’échelle des risques qui comporte quatre niveaux ».
Avec communiqué