Lewis Lechene œuvre depuis 14 ans au sein de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile de Papeete. ©Pascal Bastianaggi

Médaillé d’honneur de la Protection judiciaire de la jeunesse, Lewis Lechene œuvre depuis 14 ans au sein de la Brigade de prévention de la délinquance juvénile de Papeete. Quatorze années aux cours desquelles il s’est investi quotidiennement dans la protection des mineurs, allant à leur rencontre dans les établissements scolaires, les quartiers, mais aussi en les auditionnant dans le cadre de violences faites à leur encontre.

Lewis Lechene, la cinquantaine sportive, est passionné par son métier. Cela se voit et s’entend par sa verve et l’éclat de ses yeux quand il parle de son quotidien. Un quotidien fait de rencontres dans des quartiers dits difficiles, là où il a acquis une connaissance parfaite de ce milieu, tant au niveau du langage que des conditions de vie qui y règnent. Au fil des années, il est devenu un interlocuteur incontournable pour qui veut avoir une image bien précise de la jeunesse polynésienne. De ses attentes, de ses dérives, mais aussi des violences qu’elle peut subir.

Pour Lewis, empathie et écoute sont des qualités indispensables afin de mener à bien sa mission.

C’est après avoir exercé quinze ans dans la gendarmerie au sein d’unités opérationnelles, où le travail était plutôt axé sur la répression, qu’il s’est demandé s’il ne devrait pas plutôt se mettre au service de la jeunesse. Passer du coté de la prévention, terme lié à jamais à celui de répression.

Lewis a souvent à composer avec une jeunesse en perte de repères, de valeurs, où certains ne voient dans l’avenir qu’un horizon bouché. Selon lui, il faut remonter loin pour comprendre l’origine de leur malaise, notamment jusqu’à l’installation du CEP en Polynésie : « Notre population est très, très mal préparée à la mutation de la société, » dit-il.

Son quotidien, s’il n’est pas uniquement fait de moments difficiles, n’en demeure pas moins relativement éprouvant. Pour autant, il ne baisse pas les bras, s’acharnant encore et encore à venir en aide à ceux qui en ont besoin. « Je  fais partie de la chaîne, je suis un petit maillon, et tant que je serai à la BPDJ je m’attacherai à répondre aux besoins de ces jeunes, » conclut Lewis.

C’est pour tout cela que vendredi dernier, Lewis s’est vu remettre des mains d’Hélène Nicolas, directrice de la Protection judiciaire de la jeunesse, la médaille d’honneur.