ACTUS LOCALESJUSTICE L’ex directeur de la Banque de Tahiti à Papara condamné pour escroquerie et abus de confiance Caroline Perdrix 2021-03-09 09 Mar 2021 Caroline Perdrix ©CP/Radio1 L’ancien directeur de l’agence de la Banque de Tahiti à Papara a été condamné ce mardi pour escroquerie et abus de confiance à deux ans de prison dont un an de sursis, une amende de 5 millions de Fcfp, l’obligation d’indemniser ses victimes, et à 5 ans de privation de ses droits civiques. Ce qui signifie que William Ebb devra rendre son écharpe de conseiller municipal de Teva i Uta. L’affaire avait été révélée par un contrôle prudentiel interne : de 2011 à 2014, William Ebb avait profité de sa position à la Banque de Tahiti pour faire souscrire des crédits à 13 personnes proches ou membres de sa famille – fille, ex-femme, cousine, neveu, filleul – souvent insolvables et parfois même non domiciliés à la BT. Parallèlement, son compte en banque montrait des mouvements en liquide : les bénéficiaires des crédits retiraient des espèces pour les reverser au banquier. L’enquête révélera une cavalerie portant sur 75 millions ; 21 millions ont été détournés, puisque jamais remboursés, et sur cette somme 9 millions ont fini sur son compte personnel. Peu loquace à la barre mais adoptant un ton pontifiant digne d’un pupitre d’église lorsqu’il prend la parole, le prévenu, qui aurait aussi détourné des sommes d’une association paroissiale dont il était trésorier, lâche :« Détournement, pour moi c’est un grand mot. » » Je ne me suis pas du tout enrichi. J’avais des soucis financiers à un moment donné », dit l’homme qui explique avoir de gros crédits, « plusieurs fois restructurés », pour la construction de sa maison de Tahiti. Il utilise aussi les fonds pour faire des travaux sur une maison qu’il possède à Raiatea. À plusieurs de ses victimes, il dit de ne pas s’inquiéter des mensualités, qu’il allait les régler directement. Quand il le fait, c’est grâce à d’autres crédits… C’est durant l’enquête menée par la banque qu’ils apprennent la vérité. Aujourd’hui certains d’entre eux, à la fois victimes et complices, ont du signer des échéanciers jusqu’à 212 mois pour rembourser les crédits souscrits à leur nom. Sa propre fille est interdite bancaire. Me Mestre, avocat de la Banque de Tahiti , estime qu’il a « entaché la réputation et la crédibilité commerciale de la banque » et réfute l’argument de la défense selon lequel la banque aussi aurait eu une responsabilité dans cette affaire. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2021/03/BANQUE-DE-TAHITI-01.wav « Les escrocs, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît », attaque la procureure en paraphrasant Michel Audiard. Elle rappelle qu’après avoir obtenu sa réintégration à la banque devant la cour administrative d’appel de Paris (il était délégué syndical et donc « protégé », il sera définitivement licencié pour faute lourde en 2017), il avait touché d’importants arriérés de salaire sans pour autant rembourser qui que ce soit : « Il a tout réinvesti pour lui, c’est quelqu’un de profondément égoïste. Il s’est conduit de façon déplorable sur le plan moral, personnel et professionnel. » Elle requiert 3 ans de prison dont un an avec sursis, un sursis avec mise à l’épreuve de 24 mois au cas où d’autres victimes souhaiteraient le poursuivre en justice, et la privation de ses droits civiques. William Ebb a été condamné pour escroquerie et abus de confiance à 2 ans de prison dont 1 an avec sursis, un sursis avec mise à l’épreuve de trois ans, l’obligation d’indemniser la Banque de Tahiti et la seule victime à s’être portée partie civile, ainsi qu’une amende de 5 millions de Fcfp et 5 ans de privation de ses droits civiques. Il devrai donc rendre son écharpe tricolore de conseiller municipal, réélu en mars 2020 dans la section de Mataiea sur la liste de Tearii Alpha. Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)