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L’honnêteté intellectuelle est-elle soluble dans le caviar ?

Le Tavini huiraatira organisait ce matin une conférence de presse, dans laquelle les membres de la délégation du parti  ont voulu expliquer les objectifs de leur déplacement à Bakou. Ils se sont surtout pris les pieds dans le tapis oriental de leurs contradictions, rétropédalant sur les déclarations que leurs attribuaient les médias azéris, mais réaffirmant que la fin – consolider leurs soutiens à l’ONU – justifie les moyens.

Ils reconnaissent qu’il y a « beaucoup de questionnements, pas seulement dans le milieu journalistique », sur ce voyage en Azerbaïdjan de huit militants et élus Tavini à l’assemblée, entièrement payé par le « Groupement d’initiative de Bakou », une ONG qui n’a de non-gouvernementale que le nom, dirigée par un ancien vice-premier ministre, nouvelle pièce de la « diplomatie du caviar » du président Alyev.

Le secrétaire général du Tavini Vito Maamaatuaiahutapu a été de tous les voyages en Azerbaïdjan depuis que ce pays, qui présidait le mouvement des pays non-alignés jusqu’en décembre dernier, s’est mis en tête de répliquer aux critiques de Paris sur sa politique vis-à-vis des Arméniens du Haut-Karabagh en soutenant les aspirations à la décolonisation de territoires français, dans le Pacifique mais aussi aux Antilles et en Corse. Mené d’une main de fer par Ilham Alyev depuis 2003, l’Azerbaïdjan harcèle et emprisonne ses opposants politiques, ses journalistes et ses populations LGBTQ+, ainsi que le documente, entre autres, Amnesty International.

«Ça n’engage que vous, ce qu’on a vu c’est pas pareil », rétorquent les voyageurs.  Ce déplacement n’est pas une caution du régime, soutiennent-ils, d’ailleurs ils n’ont vu aucun des méfaits du gouvernement Alyev dans un « programme intense » qui ne leur a « pas laissé le temps de souffler » mais juste de se déplacer en bus sous bonne escorte entre différents sites officiels.

« C’est pas nous qui soutenons Bakou, c’est eux qui nous soutiennent »

« C’est pas nous qui soutenons Bakou, c’est eux qui nous soutiennent », justifie Vito Maamaatuaiahutapu, qui dit « ne pas vouloir rentrer dans les rapports entre la France et l’Azerbaïdjan » malgré son rôle de poil à gratter, assumé jusqu’à la présidence. C’est, presque au mot près, la leçon qu’avait apprise le président de l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe, Jean-Jacob Bicep, qui déclarait « Ce ne sont pas mes affaires. Nous saisissons toutes les occasions qui se présentent pour atteindre notre objectif et la France n’a qu’à régler ses propres problèmes avec l’Azerbaïdjan. »

De toute façon, peu importe pour le Tavini : il va seulement chercher, pour le Pays qui pourrait se saisir de l’opportunité, un éventuel siège d’observateur au MNA – même si le secrétaire général a déjà oublié le nom du pays qui préside le mouvement depuis janvier, l’Ouganda – pour s’assurer de soutiens à l’ONU. Vito Maamaatuaiahutapu convient que « rien n’est gratuit ». En échange, les médias azerbaïdjanais, qui cherchent surtout à faire briller à domicile l’habileté diplomatique de leur président, ont multiplié les comptes-rendus dans lesquels sont attribuées aux membres de la délégation des déclarations sur « l’esclavage français » au fenua, sur l’économie polynésienne qui serait « contrôlée à 80% par des entreprises françaises », ou encore « des formes possibles de coopération » dans le domaine des médias, voire sur une convention entre les parlements. Les sherpas du Tavini ne confirment pas, sans non plus démentir fermement, des déclarations faites au cours de discours « improvisés » dont Vito Maamaatuaiahutapu ne se souvient pas au mot près et n’a pas de trace écrite, mais qui auraient pu être mal traduits du tahitien (par les Azerbaïdjanais, sans doute). Les médias de Bakou « peuvent écrire ce qu’ils veulent » mais Heinui Le Caill – qui préside le conseil d’administration de TNTV – et le secrétaire général du Tavini assurent finalement qu’il n’y a pas de conventions en vue sur le plan médiatique ou parlementaire.

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Jt Vert 06/06/2024

2 Commentaires

  1. Louloute
    6 juin 2024 à 9h13 — Répondre

    Afin de remonter les caisses milliardairement déficitaires d’Air Tahiti Nui, à quand une ligne régulière à raison de trois ou quatres rotations hebdomadaires entre Tahiti Bakou ?????…..

  2. Mai
    6 juin 2024 à 11h36 — Répondre

    Oscar Temaru ne veut pas de référendum pour l’accession à l’indépendance, car il est anti démocratie, il envoie ses sous lieutenants en Azerbaïdjan pour savoir comment instaurer une dictature dès que le fenua sera indépendant, ainsi, il pourra emprisonner voir éliminer ses opposants politiques et journalistes qui le dérangeront, ce qui est coutumier en Azerbaïdjan comme dans tous les régimes dictatoriaux.

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