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« L’Ice, ça se vend comme du paka »

© Douanes

Si l’actualité regorge de nouvelles affaires de trafic d’Ice en Polynésie, la consommation de cette drogue dure est également en augmentation depuis deux ans sur le fenua. Elle touche particulièrement les jeunes hommes et provoque des dommages psychologiques et physiques qui à long terme peuvent s’avérer irréversibles.

« Je ne demande rien, car je ne tiens pas mes promesses… J’ai tout perdu… Tout ça à cause de mes conneries. C’est vraiment très dur de s’en échapper… C’est comme si mon corps en redemandait encore. » Ces mots sont extraits de la lettre d’un jeune d’une vingtaine d’années suivi par le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et en toxicomanie pour addiction à l’Ice.

Particulièrement présente dans l’actualité ces derniers mois, l’Ice est une métamphétamine entièrement fabriquée par l’homme. Elle procure des sensations de surpuissance et d’euphorie qui provoquent une dépendance psychologique sévère. L’état physique du consommateur d’Ice se dégrade rapidement du fait de la suppression des sensations de faim, de soif et de fatigue associées à l’hyperactivité. La personne perd alors du poids rapidement, peut faire des malaises par déshydratation ou encore cardiaques. De sérieux risques qui peuvent mener jusqu’à la mort.

Parfois, des hallucinations peuvent survenir à cause de l’effet « speed » de la drogue de synthèse qui donne l’impression d’avoir une activité cérébrale accélérée et une imagination très développée, comme en témoigne notre jeune suivi : « Quand j’ai pris l’Ice, je deviens agressif ; je m’en prends à tout le monde ! Je fais aussi des crises d’angoisse jusqu’à des attaques de panique où je suis paralysé. Parfois je psychote… Une fois j’ai eu des hallucinations… »

Une consommation en augmentation

La consommation d’Ice est en augmentation depuis deux ans sur le fenua, selon le Dr Marie-Françoise Brugiroux, chef de service du Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie. Selon la professionnelle, la drogue se serait même banalisée au même titre que le paka. Le Dr Brugiroux explique que l’addiction peut arriver dès la première prise, en particulier lorsque le produit comble quelque chose chez le consommateur : l’anxiété ou le manque de confiance en soi. Dès que le circuit du plaisir est activé par la drogue, il est aussitôt mémorisé puis réactivé.

Une cinquantaine de personnes, particulièrement des jeunes adultes hommes, ont été suivies l’an dernier par le Centre de consultations spécialisées en alcoologie et en toxicomanie. Les thérapies consistent notamment en un traitement de la dépression et à l’apprentissage de la gestion du craving (L’envie compulsive de consommer un produit, NDLR). Le centre, ouvert depuis 30 ans, offre des consultations gratuites et anonymes. Il n’est pas question d’hospitalisation mais d’une rééducation de vie. Le Dr Brugiroux explique aussi que : « pour s’en sortir, la famille a un rôle très important. ». D’ailleurs, le centre a répertorié les conseils les plus importants pour mettre un terme à une addiction à l’Ice, des conseils donnés par d’anciens consommateurs : « changer son numéro de vini, ne plus sortir pour faire la fête, prévoir des week-ends occupés, passer un contrat avec ses proches et changer de lieu d’habitation pour un à deux mois. »

Pratique :

Centre de consultations spécialisées en alcoologie et toxicomanie : 40 46 00 67

Adresse e-mail : sat@sante.gov.pf

Site internet : drogue-polynesie.com

Page Facebook : Drogues et Addictions – Polynésie

Témoignage sur les ravages de l’ice by Fred Ali on Scribd

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1 Commentaire

  1. 15 juin 2017 à 5h49 — Répondre

    Allez faire un tour du coté de Faa’a. Il y a des mômes de 17 ans déjà intoxiqués à l’Ice…

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« L’Ice, ça se vend comme du paka »