OUTSIDER – Le club phocéen, désormais entraîné par Marcelo Bielsa, a les moyens de bien faire.
A quelques heures de l’ouverture de la Ligue 1, on voit mal comment le PSG ne pourrait pas enchaîner un troisième titre consécutif. L’effectif du club parisien, renforcé par les arrivées du Brésilien David Luiz et de l’IVoirien Serge Aurier, n’a pas d’équivalent en France. Le principal suspense devrait donc résider dans l’identité du deuxième. Car oui, l’AS Monaco, qui a perdu le Colombien James Rodriguez, ne semble pas offrir toutes les garanties pour être l’outsider n°1. C’est peut-être du côté de Marseille qu’il faudrait se tourner. Voici pourquoi.
Un nouvel entraîneur expérimenté. « El Loco ». C’est le surnom de l’Argentin Marcelo Bielsa, qui assure cette saison la succession de José Anigo sur le banc de l’OM. Peu connu en France, ce technicien taciturne (il ne donnera sa première conférence de presse que jeudi soir, ndlr) s’est fait un nom à la tête de la sélection chilienne (2007-2010) puis à celle du club basque de l’Athletic Bilbao (2011-13). On a loué le jeu léché de ses équipes et souligné l’intransigeance de son management. A priori, il a le CV et la méthodologie pour ramener l’OM au top après une saison hors du coup (6e). « La question n’est pas de savoir si Bielsa va réussir, mais plutôt de comprendre pourquoi il échouerait, et dans quelle mesure ? Pourquoi aurait-il la moindre crainte ? », fait d’ailleurs mine de s’interroger dans les colonnes du quotidien Le Parisien l’ancien technicien de l’OM, Rolland Courbis (1997-novembre 1999).
Un effectif peu remanié. Certes, l’emblématique Mathieu Valbuena, au club depuis 2006, a quitté la Canebière pour la Place rouge et le Dynamo Moscou. Mais, des titulaires de la saison dernière, « Petit Vélo » est le seul à s’être fait la malle. Steve Mandanda, André Ayew, André-Pierre Gignac ou Florian Thauvin sont tous restés et auront quelque chose à prouver. L’effectif, qui a peu bougé – un atout à l’heure de se rôder – a par ailleurs été renforcé par deux arrivés notables : celle du Belge Michy Batshuayi, du Standard de Liège, et de l’ex-Rennais Romain Alessandrini (photo). Les matches amicaux ont montré que la mayonnaise commençait à prendre : l’OM présente un bilan de quatre victoires et un nul.
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Un agenda clairsemé. Mardi, lors de la conférence de presse de Mathieu Valbuena, le futur Moscovite s’est interrogé à voix haute : « depuis combien de temps le club n’avait-il pas disputé de Coupe d’Europe ? » Réponse légèrement embarrassé du président, Vincent Labrune : « dix ans ». Il faut en effet remonter à la saison 2004-05 pour trouver trace d’un OM uniquement centré sur ses tâches domestiques (il avait alors fini 5e de Ligue 1 avec Philippe Troussier sur le banc, ndlr). A Marcelo Bielsa et à son staff de faire de cette contre-performance (réelle) un atout pour la saison qui s’avance. En dehors des semaines de Coupes nationales, le technicien argentin aura en effet une semaine pleine pour analyser les manques de son équipe et peaufiner sa stratégie pour le match du week-end : presque un luxe quand on travaille pour un club au budget de 120 millions d’euros annuels.
Un stade rénové. Après trois ans et demi de travaux, l’OM va enfin pouvoir évoluer dans un Vélodrome achevé. Il a mis le prix pour cela après un bras de fer avec la mairie de Marseille. Alors que la passion avait paru s’étioler la saison passée, au fil des déconvenues, notamment européennes (0 point en phase de groupes de la Ligue des champions), la qualité de l’enceinte pourrait raviver la flamme des supporters phocéens. Tous espèrent que Bielsa va insuffler un nouvel élan à un club qui a tout, cette année, pour concurrencer Monaco et plus encore Lille et Lyon – deux clubs au régime sec – dans la course à la place de dauphin du PSG.