Londres (AFP) – Arsène Wenger a besoin d’un miracle: le règne de l’entraîneur d’Arsenal, à la peine en championnat, semble de plus en plus approcher de la fin alors que l’élimination se profile mardi à Londres (19h45 GMT) lors du 8e de finale retour de la Ligue des champions contre le Bayern Munich.
Les Gunners balayés (5-1) à l’aller, à l’issue d’un match catastrophique et sortis du top 4 de la Premier League par Liverpool samedi (3-1) après avoir laissé Alexis Sanchez sur le banc, c’est peut-être la crise de trop pour un Wenger en fin de contrat en juin, après près de 21 ans de règne.
En championnat, Arsenal a désormais perdu lors de trois de ses quatre dernières sorties, s’inclinant notamment lourdement contre le leader Chelsea début février (3-1), et donc Liverpool. Des défaites qui ont réveillé les critiques, alors que se profile une autre saison sans sacre et une élimination prématurée sur la scène européenne.
« Arsenal s’est éloigné des élites européennes comme jamais auparavant. Cela pourrait devenir vraiment moche à partir de maintenant », écrivait le Times mi-février après la bérézina bavaroise.
Et le revers sans âme contre les « Reds » durant le week-end semble lui donner raison, d’autant plus que les « Gunners » ont maintenant glissé hors des places qualificatives de la C1, eux qui visaient une vingtième participation consécutive.
Le crédit de Wenger, âgé de 67 ans, a été un peu plus écorné par son choix de ne pas aligner Sanchez en pointe, lui préférant Olivier Giroud. « Pour un jeu plus direct », avait-il justifié. Le Sun on Sunday avait qualifié dimanche la décision tactique de « l’une des plus ahurissantes de la Premier League ».
Sauf que la vérité est peut-être tout autre.
– Sanchez fâché –
Selon les révélations du Telegraph lundi, l’ancien joueur du Barça aurait été laissé sur le banc après une altercation avec ses coéquipiers dans la semaine.
Après avoir montré à plusieurs reprises des signes de frustration lors de certains matches récents, le Chilien, en fin de contrat à l’issue de la saison prochaine et donc en pleine négociation de prolongation, aurait quitté le terrain au milieu d’une session d’entraînement avant de se voir réclamer des explications par certains « Gunners ».
Wenger n’aurait pas apprécié. D’où un Sanchez sur le banc à Anfield. Le problème, c’est que les Londoniens n’ont semblé être au niveau qu’après l’entrée du Chilien à la mi-temps. Mais ils étaient déjà menés 2-0…
Reste que selon le Mirror, le printemps va virer au psychodrame. « Ne laissez pas le semblant d’action de la deuxième période vous tromper (…) Nous assistons à la fin de la partie », assure le quotidien, pour qui le travail de Wenger « tend désormais vers l’ordinaire ».
Les résultats récents d’Arsenal ne pointent en effet pas vers un exploit à l’Emirates Stadium, d’autant plus que, plus la saison avance, plus les lacunes se font voyantes.
« Peut-être que Wenger a perdu ses joueurs, à la mode Ranieri. Peut-être ne sont-ils simplement pas assez bons », s’interroge le Mirror. Comme beaucoup de médias anglais, le tabloïd fustige une équipe sans ressource mentale, qui monopolise le ballon sans avoir « la moindre idée de quoi en faire ».
Après le 5-1 à l’Allianz Arena, le quotidien ne se fait pas optimiste pour le retour: « Qui sait quel nouvel affront se cache mardi derrière la Ligue des champions? ».
Wenger a assuré qu’il entraînerait un club la saison prochaine. Faute d’un miracle, la catastrophe munichoise pourrait hanter longtemps son bureau. A Arsenal ou ailleurs, avec ou sans Sanchez…
© AFP GLYN KIRK
L’entraîneur d’Arsenal, Arsène Wenger, pendant un entraînement à Londres, le 6 mars 2017