Paris (AFP) – La qualification penche sérieusement en faveur du Bayern, du Real, du PSG mais leurs adversaires (Arsenal, Naples et Barcelone) rêvent d’un spectaculaire renversement, mardi et mercredi lors des 8e de finale retour de la Ligue des champions.
Un retard de quatre buts n’a été surmonté que trois fois dans l’histoire des compétitions UEFA (Leixoes C2 1961-1962, Partizan Belgrade C3 1984-1985, Real Madrid C3 1985-1986), mais ce mot de « remontada », ou « remuntada » en catalan (remontée), tout Barcelone en bruisse depuis le match aller et l’incroyable correction reçue à Paris (4-0) dans le grand choc des 8e de finale.
D’abord chuchoté, ce mot est ensuite monté en volume: depuis sa déroute, le Barça a remporté ses quatre matches, dont l’un chez l’Atlético Madrid (2-1), avant deux cartons sur des scores qui le qualifieraient mercredi (6-1 contre Gijon et 5-0 contre le Celta Vigo). Et des « si se puede ! » (oui c’est possible !) ont été scandés samedi dans les tribunes du Camp Nou.
« Nous allons essayer jusqu’à notre dernier soupir », a promis Luis Enrique. « Ce sera difficile, évidemment, nous ne sommes pas stupides. Mais j’ai une foi inébranlable dans le fait que nous allons faire un grand match et revenir dans la course », a assuré l’entraîneur des Blaugranas.
– Attention Wenger –
La « MSN » s’est reprise, avec notamment un Messi enflammé (6 buts et 3 passes décisives lors de ces quatre rencontres), et Luis Enrique a annoncé qu’il ne serait plus l’entraîneur la saison prochaine, comme pour mettre son groupe devant ses responsabilités alors que le Barça reste sur neuf qualifications de suite pour les quarts de finale de C1.
Sauf qu’il ne faut pas prendre le PSG pour un Gijon: à la peine contre les équipes modestes et arc-boutées en défense (0-0 contre Toulouse, 2-0 à Niort/L2, 1-0 face à Nancy), il a aussi administré une leçon à Marseille (5-1), et peut compter notamment sur un Cavani déchaîné (37 buts en 36 matches) et un Verratti en pleine forme au milieu.
L’entraîneur Unai Emery, souvent surclassé au Camp Nou avec Séville, professe cependant l’humilité depuis le soir même du match aller, et sait que la qualification pour les quarts de finale, atteints ces quatre dernières saisons par le PSG, n’est jamais qu’un passage obligé vers l’objectif du dernier carré.
Comment dit-on « remontada » en anglais ? Pas sûr qu’Arsenal croie en un improbable « comeback »… Défaite ce week-end à Liverpool (3-1), l’équipe londonienne ne se fait guère d’illusions face au Bayern qui l’avait laminée 5-1 à Munich.
Le club anglais risque de rester scotché une septième fois d’affilée au stade des 8e de finale, ce qui pourrait être fatal à Arsène Wenger, dont la presse anglaise pressent la fin de cycle.
De son côté, le Bayern, qui reste sur cinq participations de suite au dernier carré, carbure bien: la formation allemande de Carlo Ancelotti a inscrit 14 buts et n’en n’a encaissé aucun lors de ses trois derniers matches. Mais jouera-t-elle trop relâchée ?
– ‘Rimonta’ et ‘Aufholjagd’ –
Naples vise une « rimonta » après son échec 3-1 chez le Real Madrid, malgré son ouverture du score. Cette défaite avait cassé son moral et les résultats s’en étaient ressentis (2 défaites en 4 matches), même si le Napoli s’en est sorti par le haut en s’imposant samedi sur le terrain de la Roma (2-1), avec un doublé de Mertens.
Du côté du Real, tenant du titre, Cristiano Ronaldo a fait son retour dans le groupe après avoir été ménagé ce week-end en Liga (4-1 à Eibar). Zinedine Zidane a de nouveau sa « BBC » (Bale-Benzema-Cristiano) à disposition, alors que James Rodriguez s’est montré à son avantage samedi.
La tâche semble titanesque pour Barcelone, Arsenal et Naples, beaucoup moins pour Dortmund, après son revers 1-0 chez le Benfica. Le club allemand abordera son espoir de « Aufholjagd » (remontée) sans Reus, de nouveau blessé, mais avec Aubameyang et Dembélé menant une attaque de feu (12 buts marqués en trois marches).
© AFP GLYN KIRK
Les joueurs d’Arsenal à l’entraînement au centre Colney pour la réception du Bayern en Ligue des champions, le 6 mars 2017