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L’inspection générale de la justice revient à Papeete pour la quatrième fois en trois ans

Pour la quatrième fois en trois ans, une mission de l’inspection générale de la justice dépêchée par le cabinet du Garde des Sceaux vient à Papeete, révèle Le Monde. Avec l’objectif de tirer au clair les accusations portées contre le comportement du procureur général Thomas Pison et de l’ancien procureur de la République Hervé Leroy, dont la nouvelle procureure Solène Belaouar ferait les frais.

Le quotidien Le Monde révèle que le cabinet du garde des Sceaux a décidé « d’en finir avec l’interminable guerre qui gangrène les magistrats de Papeete ». Une mission menée par l’inspecteur général de la justice Jérôme Deharveng, ancien procureur général de Besançon et Orléans, appuyé par deux collègues, est attendue du 4 au 18 juin à Papeete.

Dans son viseur, selon l’auteur de l’article, le procureur général de Tahiti Thomas Pison. Un précédent rapport d’inspection, en septembre 2022, l’accusait d’avoir « outrepassé ses compétences ». L’intéressé avait estimé le rapport « partial et parfois inexact factuellement ».

En septembre 2023, une nouvelle procureure de la République, Solène Belaouar, est nommée à Papeete. L’article du Monde la décrit comme « une magistrate solide, appréciée à Paris » qui espère qu’elle peut « remettre de l’ordre dans le chaos tahitien ». Le quotidien cite une lettre qu’elle aurait envoyée à Thomas Pison, dans laquelle elle fait le constat d’un « parquet de Papeete dans un état plus dégradé que je ne le pensais initialement », avec « une équipe profondément divisée », « un fonctionnement clanique », « une absence de politique pénale connue et appliquée par tous », d’un « greffe en autogestion », des accusations de « souffrance au travail, voire de harcèlement ». Elle aurait écrit à Paris pour se plaindre d’être « dans une impasse vis-à-vis du procureur général » qui, via le syndicat Unité Magistrats, demanderait sa tête avec d’autres de ses collègues, dont le prédécesseur de Mme Belaouar, Hervé Leroy.

De son côté, une délégation du Conseil supérieur de la magistrature est venue à Papeete en mars dernier, et son rapport a poussé le premier président et le procureur général de la Cour de cassation à écrire au directeur des services judiciaires pour défendre Solène Belaouar « confrontée à la défiance d’une partie des magistrats de son parquet. »  Si elle s’est refusée à faire des commentaires avant les conclusions de l’inspection, Thomas Pison – qui doit quitter la Polynésie cette année – dit ne pas pouvoir répondre puisqu’il n’a pas été destinataire des documents qui le mettent en cause, et Hervé Leroy devenu substitut général affirme ne plus jouer aucun rôle dans le parquet de première instance.

 

 

 

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