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Dans une interview accordée à Radio 1, le haut-commissaire de la Polynésie française, Lionel Beffre, est revenu dans le détail sur plusieurs temps forts de son séjour de près de trois ans sur le fenua. Nous en avons retenu quatre principaux…

L’avance de trésorerie (2013) : « Ce qui était important, c’est le signe que ça donnait »

Premier évènement marquant du séjour de Lionel Beffre en Polynésie, l’avance de trésorerie de 5 milliards de Fcfp a été signée officiellement le 20 décembre 2013 entre l’Etat et le Pays. Avant cela, de longs mois de négociations ont eu lieu pour « convaincre » les autorités centrales et faire accepter les conditions de cette avance de trésorerie au Pays. Aujourd’hui, le haut-commissaire se félicite que cette avance ait permis à la Polynésie de franchir un « cap ».

La passation Flosse-Fritch (2014) : « Je ne me suis jamais mêlé de ces querelles politiques »

Autre période marquante et évidemment compliquée pour le représentant de l’État, la démission d’office de Gaston Flosse. A la demande du gouvernement central, le haut-commissaire a attendu les trois mois de l’énième recours de Gaston Flosse pour prendre son arrêté mettant fin aux fonctions du président du Pays le 5 septembre 2014. Une période de transition « délicate ».

Par la suite, le haut-commissaire s’est retrouvé observateur de la guerre politique entre Gaston Flosse et Édouard Fritch pendant laquelle l’assemblée n’avait plus de majorité absolue. Lionel Beffre affirme être resté en retrait avec la seule préoccupation qu’il n’y ait pas « d’instabilité nouvelle ».

Retour de l’État au financement du RSPF (2015) : « Il y a des contreparties »

Autre épisode marquant dans les relations entre l’État et le Pays, le 16 avril 2015 Édouard Fritch et Manuel Valls ont signé la convention validant le retour de l’État au financement du régime de solidarité pendant trois ans. Le haut-commissaire affirme que ce dossier n’était pas dans sa « feuille de route » à son arrivée. Là encore, Lionel Beffre explique qu’il a fallu faire accepter des « contrepartie » au Pays.

L’État sera donc vigilant sur la mise en œuvre de ces contreparties. On se souvient notamment que le haut-commissaire et le Trésorier payeur général avaient voté contre le budget du régime de solidarité en déséquilibre en 2015 et que le représentant de l’État s’était positionné contre les embauches à la CPS. Le maintien de ce retour de l’État au financement du RSPF après les trois ans prévus dépendra d’ailleurs de l’avancement des réformes.

Visite de François Hollande (2016) : « Il n’y a eu aucune négociation en amont »

Le dernier temps fort du séjour de Lionel Beffre a bien évidemment été la visite du président François Hollande. Sur ce sujet, le représentant de l’État évoque un grand travail de « préparation » mais réfute la moindre « négociation » préalable sur les annonces qui ont été faites notamment sur le nucléaire.

En conclusion et après un peu moins de trois ans passés au fenua, le haut-commissaire livre son impression sur l’exercice du pouvoir de l’État en Polynésie. Il estime que s’il faut respecter le « principe d’autonomie », le haut-commissaire ne doit pas pour autant se désintéresser totalement des compétences du Pays.