D’après les Etats-Unis, des avions iraniens ont bien lancé des raids dans l’est de l’Irak. Sans concertation avec la coalition anti-Etat islamique.
Ils ne se font pas confiance et ne collaborent pas, mais ils ont un ennemi commun : l’organisation Etat islamique (EI). Les Etats-Unis ont indiqué mardi que l’Iran avait bien lancé des raids aériens contre le groupe djihadiste dans l’est de l’Irak ces derniers jours. Tout en insistant sur le fait que ces frappes n’étaient pas coordonnées avec celles de la coalition.
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Des avions F-4 Phantom. C’est la chaîne Al-Jazeera qui a d’abord diffusé des images d’avions qui ressemblaient fort à des chasseurs F-4, les mêmes que ceux utilisés par l’armée de l’air iranienne. Sur ces images, les avions menaient des frappes contre des cibles dans la province irakienne de Diyala, non loin de la frontière avec l’Iran. Peu de temps après, pour la première fois, un responsable du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, a indiqué avoir « des indications » selon lesquelles l’Iran avait bien « lancé des raids aériens avec des avions F-4 Phantom », des appareils anciens, utilisés par les Américains pendant la Guerre du Vietnam.
John Kirby a rappelé qu’il appartenait à l’Irak de coordonner les frappes au-dessus de son territoire, et non aux Etats-Unis. Et le gradé d’insister : « rien n’a changé concernant notre politique selon laquelle nous ne coordonnons pas nos activités avec les Iraniens ». Car pour Washington, hors de question de travailler avec un régime qui soutient Bachar al-Assad en Syrie. Côté iranien, on voit entre autres d’un mauvais œil la participation de l’Arabie saoudite à la coalition anti-djihadistes de l’EI.
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L’Iran équipe l’armée irakienne. Reste qu’à Washington on juge les frappes iraniennes bienvenues, car en coulisses, nombreux sont ceux qui pensent que le soutien de l’Iran est indispensable pour pouvoir combattre le groupe djihadiste. Téhéran équipe d’ailleurs déjà l’armée irakienne et fournit de l’armement lourd aux combattants kurdes irakiens. Et se verrait bien, à l’avenir, comme une force de stabilité dans la région.
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