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L’ISPF au centre du système d’information du Pays

© CP/Radio1

Lors de son déplacement à Paris, le nouveau ministre de l’Économie et des Finances Yvonnick Raffin a rencontré le directeur de l’Institut national de la Statistique et des études économiques (Insee). En jeu, l’aide statistique à la conduite des politique publiques. La méthode du recensement 2022 pourrait être modernisée, et un « data lab » va voir le jour. Le point avec le directeur de l’ISPF, Nicolas Prud’homme.

La collaboration entre le Pays et l’État dans le domaine de l’évaluation statistique a connu quelques changements importants ces derniers temps. D’abord au plan des particuliers : bientôt chaque Polynésien aura un NIR (numéro d’inscription au répertoire), plus connu sous le nom de numéro de sécurité sociale. Sa mise en place a été accélérée avec celle du répertoire électoral unique, et de nos jours chaque naissance est immatriculée dès qu’elle est déclarée. Avoir un NIR facilite grandement la vie des personnes en évasan ou des étudiants qui partent en métropole et qui devront s’affilier à des organismes sur place. Ceux qui n’en ont pas encore connaissance peuvent le demander en ligne sur le site de l’ISPF avant leur départ. Aujourd’hui la Polynésie ne compterait plus qu’environ 3 000 personnes qui n’ont pas encore de NIR.

Entreprises et associations locales répertoriées au niveau national

Autre progrès récent, la convergence du répertoire Sirene des entreprises françaises et du Répertoire tahitien des entreprises (RTE) et même de celui des associations. « Le but c’est de faciliter les démarches des entreprises, si elles veulent lancer ou répondre à un appel d’offres national ou international, notamment les marchés publics, parce que le numéro RTE n’a pas une reconnaissance internationale, » explique le directeur de l’ISPF. Avoir un numéro Sirene est notamment indispensable pour bénéficier des prêts garantis par l’État.

L’ISPF aurait voulu terminer ce chantier mi-2021. La crise sanitaire a ralenti le travail, mais Nicolas Prud’homme espère le mener à bien avant la fin de l’année.

Le recensement 2022 en préparation

Avant de se relancer dans un nouveau recensement, l’ISPF se livre d’abord à une « enquête cartographique » de fin 2021 à mars 2022, qui repère les logements d’habitation et les changements intervenus depuis 5 ans, et permettra le dispatch des recenseurs par zone. « Et ensuite on est en train de regarder si on peut innover sur les modes de collecte ». L’ISPF aimerait équiper ses agents recenseurs – il en faudra 700 – de tablettes, et proposer aussi aux Polynésiens de répondre aux questionnaires par Internet.

Cette informatisation plus poussée du recensement, dit Nicolas Prudhomme, permet une plus grande discrétion (moins de personnes – recenseurs, employés de mairie… – susceptibles d’avoir accès aux questionnaires) et une plus grande rapidité dans le recueil et le traitement des données.

Une nouvelle enquête de comparaison des prix avec la métropole

Autre projet de l’ISPF pour 2022, la réalisation d’une nouvelle « enquête de comparaison spatiale des prix » : « Le but c’est de comparer les paniers de prix entre la métropole et la Polynésie, rappelle Nicolas Prudhomme, pas seulement sur l’alimentaire, mais aussi le transport, le logement, etc. » Un travail de longue haleine dont les résultats seront connus en 2023.

Un « Data Lab » au fenua

Yvonnick Raffin a également annoncé l’émergence d’un « Data Lab » sous pilotage de l’IPSF, qui développe ses outils et partagera son expérience avec les services du Pays. Il s’agit surtout dans un premier temps de développer une méthodologie partagée par les différents services qui manipulent de la data, de façon à pouvoir, à terme, les partager. « Et s’il y a quelque chose qui marche à un endroit, ne pas réinventer le fil à couper le beurre et pouvoir le partager. »

Typiquement, jusqu’ici les « labs » organisaient des « hackathons où on bloque des gens qui viennent de partout pour 24 heures, on leur donne des sandwichs, et ils produisent quelque chose. C’est beaucoup de moyens mis en jeu pour finalement des résultats pas toujours escomptés. Donc on réfléchit plutôt à faire des incubations », dit Nicolas Prudhomme.

 

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