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L’ISPF passe l’emploi à la loupe


L’Institut de la statistique relance son enquête emploi, outil désormais indispensable pour suivre l’évolution économique et sociale du fenua. Avec 100 000 Polynésiens au travail et 26 400 autres au chômage ou dans son halo, les données 2022 mettaient en évidence la solide reprise économique. Mais pointaient aussi un découragement de certains à trouver un emploi.

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Depuis 2018 et la relance de cette étude annuelle, les données de l’enquête emploi de l’ISPF sont devenues des incontournables des discussions sur la situation socio-économique polynésienne. En allant récolter, de façon plus fréquente et plus spécifique que lors du recensement, les informations dans les quartiers et les archipels, l’institut, financé à hauteur de 40 millions de francs par an par le Pays pour ce travail, fournit une photographie précise de la situation professionnelle des Polynésiens. Ainsi apprenait-on dans les résultats 2022, publiés il y a quelques semaines, que 100 000 personnes étaient en emploi au fenua, un chiffre au plus haut depuis 5 ans, mesuré au début de la reprise touristique de l’année dernière.

14,2% de la population voudrait un travail

Certes le chiffre du taux de chômage (9% des actifs, soit moins que dans tout le reste des Outre-mer) calculé par l’enquête manque, de l’aveu même des analystes, de pertinence au fenua. Mais l’étude révèle tout de même que 14,2% des 15-64 ans souhaitaient, en 2022, trouver un travail, soit 26 400 personnes se rattachant au chômage ou à son « halo ». Un chiffre là encore en nette baisse par rapport à 2021, mais aussi par rapport à l’avant-Covid. Paradoxalement, l’ISPF constatait aussi l’année passée que de plus en plus de jeunes et de seniors ne cherchaient plus d’activité : en 5 ans, 10 000 personnes supplémentaires ont gonflé les rangs des personnes inactives ne souhaitant pas travailler. Augmentation du nombre de retraités, d’étudiants, découragement des uns et des autres face à un marché plus exigeant ou plus verrouillé ? Cette évolution, en tout cas, à de quoi interroger les dirigeants.

Et la question est bien sûr de savoir si cette tendance va s’accentuer en 2023. Pour y répondre, l’ISPF s’apprête à envoyer d’ici quelques jours aux Tuamotu-Gambier, puis, à partir de mars dans les îles de la Société, ses équipes pour un fastidieux travail de porte-à-porte. « Les enquêteurs vont aller voir des logements complètement tirés au sort et aller les questionner pour savoir si les habitants de ce logement travaillent ou ne travaillent pas, explique Charly Bodet, chargé d’étude à l’institut et responsable de cette enquête emploi. Le questionnaire est plus long que pour le recensement, on a besoin de comprendre leur parcours, leurs origines, pour avoir tous les éléments qui influent sur l’emploi ».

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4 368 foyers en toute confidentialité

En plus des 8 agents de l’Institut de la statistique, 28 enquêteurs sont recrutés dans les différentes îles concernées pour aller questionner les foyers. Tahiti, Moorea, Bora Bora, Raiatea, Tahaa, Rangiroa, Hao ou Mangareva… Au total ce sont 4 368 logements qui vont être sondés. Et l’ISPF espère avoir accès à toutes les informations : qu’on soit travailleur au noir, qu’on vive de pêche ou de son fa’a’apu de manière informelle, et même si on est pakaculteur, pour l’ISPF, « un emploi c’est un emploi » et la confidentialité est assurée. « Il n’y aucune conséquence pour les gens qui répondent au questionnaire : les mairies n’ont pas accès aux informations, ni aucun service du Pays », précise le responsable.

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L’enquête emploi de l’ISPF durera du 13 février au 19 mai aux Tuamotu Gambier, et du 13 mars au 14 juin dans les îles de la Société.