La Nasa a annoncé que la station spatiale internationale, en orbite depuis plus de 20 ans, va être abandonnée progressivement. Après une trentaine d’années de loyaux services, l’ISS doit amorcer sa descente à la fin de la décennie, et devrait se crasher au « point Némo », à 4000km au Sud de Tahiti, en janvier 2031.
400 kilomètres de chute et un gros « plouf ». Dans un rapport remis au Congrès américain, et relevé par le Huffington Post, la Nasa a détaillé les obsèques qui seront réservées à la Station spatiale internationale (ISS). Assemblée en orbite à partir de 1998, occupée sans interruption depuis 2000, la station devient trop coûteuse à entretenir, et interroge de plus en plus du point de vue de la sécurité. Il était déjà prévu de cesser son exploitation entre 2015 et 2020, mais la Nasa et ses partenaires – notamment les agences spatiales russe et européenne – avaient décidé d’investir de nouveau pour étendre sa durée de vie. Mais l’aventure prendra définitivement fin dans les environs du « point Némo ». À 2700 kilomètres au Sud-Ouest de l’île de Pâque, et à « seulement » 4000 km de Tahiti, ce point océanique, le plus éloigné de toutes terres émergées, est régulièrement choisi comme cimetière pour les objets spatiaux. D’après CNN, les États-Unis, la Russie, le Japon et les pays européens y auraient coulé plus de 260 satellites ces quarante dernières années. Et comme les autres, l’ISS n’arrivera pas en un seul morceau : “Les objets spatiaux se cassent en fragments en entrant dans l’atmosphère. C’est pourquoi nous devons prévoir un périmètre large pour faire en sorte que tous les fragments tombent dans une zone dédiée”, avait expliqué en 2013 Holger Krag, chef du département en charge des débris spatiaux, toujours cité par le HuffPost. Une surveillance appuyée de la zone est assurée par les autorités chiliennes et néozélandaises lors des crash, et l’ordre est alors donné aux avions et navires d’éviter la zone.
Le crash est prévu pour janvier 2031, mais l’ISS, qui file à plus de 28 000 km/heure doit commencer à ralentir, et donc à redescendre très progressivement vers la terre, dès la fin 2026. Quant à la suite de l’aventure orbitale, la Nasa, plutôt concentrée, comme l’agence spatiale chinoise, sur le retour vers la Lune et un éventuel voyage vers mars, veut laisser la place au privé. Une transition déjà amorcée, puisque ce sont déjà des modules de SpaceX, la compagnie d’Elon Musk, qui assurent le transport des astronautes vers l’ISS. Blue Origin, société fondée par le patron d’Amazon Jeff Bezos, la société spécialisée Nanoracks et le groupe de défense et d’aérospatial Northrop Grumman font aussi partie des candidats à une telle entreprise. « Nous sommes impatients de partager nos leçons apprises et notre expérience des opérations avec le secteur privé pour l’aider à développer des destinations spatiales sûres, fiables et rentables« , a expliqué Phil McAlister, directeur de l’espace commercial au siège de la Nasa.