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Listes territoriales : le Tavini recrute large, Oscar départage

Le parti indépendantiste appelle « toutes les personnes de bonne volonté », qu’elles soient encartées ou non, à faire acte de candidature pour figurer sur la liste des territoriales du Tavini. Un processus très ouvert mais qui ne reposera in fine que sur le choix « discrétionnaire » du président du parti, Oscar Temaru. 

Un « tournant de notre histoire ». C’est ainsi qu’Oscar Temaru parle, déjà, du scrutin d’avril prochain. Après la triple victoire aux législatives, « vote sanction » mais aussi expression d’une « volonté de renouveau » et de « changement de système » d’après le chef de file indépendantiste, les territoriales doivent être l’occasion d’un « virage », « vers une économie plus endogène, résolument écologique et solidaire », une « société qui nous ressemble et nous rassemble, enracinée dans notre terre et notre culture et ouverte sur le Pacifique et le monde ». Et pour porter cette envie de tournant, le Tavini, comme les autres partis du fenua, prépare ses listes. Pas de date de dépôt annoncé – aux alentours du 20 février pour le Tapura – pas de date non plus pour le congrès qui devra les entériner, mais déjà une date limite pour recevoir les candidatures : le 30 janvier à midi. 

Toutes les personnes qui veulent « servir le pays »

Les aspirants candidats indépendantistes ont donc encore une grosse quinzaine de jours pour faire parvenir au secrétariat général leur acte de candidature, accompagné d’une lettre de motivation et d’un CV. Et le processus est largement ouvert. Sur le papier, pas besoin d’être encarté, les bleu ciel s’adressent à « toutes les personnes de bonne volonté, maohi de souche ou de cœur, femmes, hommes, jeunes et moins jeunes, profondément attachées à notre et grand pays »… Attachées, aussi, au projet historique du Tavini. L’objectif numéro un reste le même :  « établir un dialogue d’égal à égal avec la France » sous l’égide de l’ONU, en finir avec l’autonomie pour avancer vers la souveraineté. « On estime que c’est tous ensemble qu’on doit construire ce pays, pas seulement, les membres du Tavini, explique la secrétaire générale Vanina Crolas. À l’exterieur du parti, il y a aussi des personnes qui ont la volonté de servir le pays, et c’est ça notre ADN. » 

Des consultations, mais un seul homme à la décision 

Et si tout le monde peut candidater, comme ailleurs, il ne sera pas si facile de se faire une place parmi les 73 noms retenus pour les 8 sections polynésiennes. Car en plus des candidatures spontanées, il y a au Tavini des comités communaux qui font leurs propositions de liste, et avec qui les dirigeants doivent composer pour s’assurer une assise territoriale la plus large possible. Le Conseil fédéral pourra donner un avis sur la formation des listes, mais le choix final dépend d’un seul homme, Oscar Temaru. « La décision revient au président du parti, confirme Vanina Crolas. Il peut consulter des personnes ressources, le conseil, le ‘shadow cabinet’, mais c’est sa décision. » Seule règle posée par les statuts : les têtes de listes doivent revenir à des adhérents de plus de 3 ans du Tavini Mais là aussi la règle peut être contournée « de manière discrétionnaire » par le chef de file historique.

Toujours pas de choix sur la tête de liste

Parmi les décisions les plus attendues, le choix de celui ou celle qui mènera cette liste bleu ciel à l’échelle territoriale. Oscar Temaru pourrait, cette année encore et du haut de ses 78 ans, porter lui-même le flambeau indépendantiste, mais il semble y avoir débat en interne sur la question. Lors d’une interview sur Radio1 en novembre, Tony Géros expliquait que tout le monde « reconnaissait l’autorité du leader historique », mais qu’il pourrait y avoir des changements de « stratégie », « d’un commun accord », ne serait-ce que pour assurer une meilleure « présence physique » du tête de liste pendant la campagne. Le député Moetai Brotherson, dont le discours semble s’écarter de plus en plus régulièrement de celui de l’ex-président, fait aussi figure de tête de liste potentielle. « C’est un choix qui appartient au président : il peut mener la liste ou désigner quelqu’un d’autre », pointe la secrétaire générale.

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