Les élus de Tarahoi ont débloqué un milliard de francs pour préempter 22 parcelles des domaines Cadousteau, Atehi, et Puuroa situés entre Te Maruata et la vallée de la Papehue, au niveau du PK 18. Un espace de plus de 83 hectares côté montagne, sur lequel les autorités voudraient voir naître des logements sociaux, des exploitations agricoles, des espaces verts, pourquoi pas un collège… Mais aussi une partie de la route du Sud, projet que Moetai Brotherson ne compte pas enterrer côté Punaauia.
Vingt-deux parcelles de terre à Punaauia pour un total de 83 hectares. La propriété située au niveau du PK18, entre Te Maruata et la Papehue s’étend, côté montagne, sur l’ancien « domaine Cadousteau », les terres Atehi et Puuroa, la vallée Tevarivari et Tuituipara. « Nous avons vu passer un projet de vente et d’acquisition concernant ce terrain, et nous avons voulu exercer notre droit de préemption, explique la vice-présidente Eliane Tevahitua. C’est tellement rare d’avoir une si grande superficie de disponible. » Le gouvernement avait donc joint au collectif budgétaire étudié par l’assemblée ce jeudi une autorisation de programme à 1,050 milliard de francs pour se substituer à l’acquéreur du domaine. « Il y aura des recours, comme c’est souvent le cas dans ce genre de situation, mais il s’agit de s’assurer que si le droit de préemption aboutisse, on ait les fonds nécessaires pour payer les propriétaires actuels de la terre », reprend la vice-présidente du gouvernement. Ce qui devrait être le cas, puisque le programme a bien été validé par l’assemblée.
« Nous sommes preneurs de propositions »
83 hectares, mais pour faire quoi ? Dans le projet de texte, le gouvernement explique que cette grande acquisition, si elle se concrétisait, pourrait avoir des vocations multiples. La zone de plaine et de basse montagne pourrait servir à la « construction de logements sociaux et d’équipements publics », la moyenne montagne à « constituer de nouvelles exploitations agricoles ». Le haut du domaine, pourrait de son côté voir naître des « espaces verts publics ». Bref, un développement semi-urbain, à l’image de cette zone située à la frontière entre Punaauia et Paea. Lors des débats en commission, des élus de Punaauia avaient aussi ajouté la possibilité de construire, là encore sur la partie basse, un collège-lycée pour compléter la carte scolaire de la côte Ouest. Une idée qui n’a pas déplu à l’exécutif. « Il y a des besoins au niveau de Punaauia, il y a des besoins à la frontière avec Paea, reprend Eliane Tevahitua. En tout cas nous sommes preneurs de ce type de propositions, en plus des projets de logement. »
Emprise réservée de Punaruu à Paea
Mais lors des travaux en commission, il a aussi été précisé aux élus que la partie basse du terrain devait servir à mener à bien le projet « Te ara nui ». Car le terrain est traversé de part en part, dans sa partie basse, par une emprise réservée de 50 à 100 mètres de large destinée à la construction des voies de la fameuse – et polémique – route du Sud. Si le projet de voie rapide entre la zone urbaine et la Presqu’île avaient été officiellement « suspendu » par le gouvernement Fritch en décembre 2020 après de nombreuses oppositions – notamment de la part du maire de Paea Tony Géros – la partie située à Punaauia n’a jamais été enterrée. Le PGA de la commune a donc conservé cette zone réservée de 400 000 mètres carrés entre la Punaruu et la limite de Paea, comprenant même une possibilité de bretelle d’accès à la RT, justement aux abords de ce domaine Cadousteau – Atehi. Et le gouvernement Brotherson n’a pas l’intention, à ce stade, de revenir sur ce projet : « Les consignes ont été bien claires de la part du président de conserver cette possibilité, inscrite au PGA », a confirmé Eliane Tevahitua aux élus de l’assemblée.