INTERNATIONAL Loi travail: El Khomri défend son texte controversé devant les députés AFP 2016-03-29 29 Mar 2016 AFP Paris (AFP) – Avant la contestation attendue dans la rue jeudi, Myriam El Khomri défend mardi son projet de loi travail devant les députés de la commission des Affaires sociales, étape formelle mais délicate qui permettra à la ministre de prendre le pouls du Parlement. La ministre du Travail doit être entendue à partir de 16H30 par cette commission, présidée par la socialiste Catherine Lemorton. Composée d’un peu plus de 70 députés, elle reflète la composition de l’Assemblée nationale, avec des membres PS, écologistes, Les Républicains, Union des Démocrates et Indépendants… Toutefois, la plupart des frondeurs l’ont quittée depuis septembre 2014. Suppression du plafonnement des indemnités prud’homales pour licenciement abusif, renoncement aux décisions unilatérales de l’employeur sans accord dans les entreprises de moins de 50 salariés pour le forfait-jour ou les astreintes: le gouvernement a déjà fait des concessions qui ont satisfait la majorité, d’abord vent debout contre ce projet visant à réformer le droit du travail. Mais pour des raisons diverses, voire opposées, frondeurs, écologistes et LR restent très critiques. Frondeurs et écologistes, qui dénoncent une réforme reposant sur « une philosophie libérale » et des « régressions sociales », réclament le retrait du texte, comme les syndicats CGT, FO, Solidaires ou les organisations de jeunesse Unef et UNL, qui appellent à une « grosse mobilisation » jeudi. En écho au patronat, les députés LR réclament une « réécriture ». Leur chef de file, Christian Jacob, a prévenu mardi que si on ne remettait pas les propositions « un temps évoquées », comme le forfait-jour, le plafonnement des indemnités prud’homales ou le temps de travail des apprentis, le texte ne pouvait « être votable » par les députés LR. Son homologue à l’UDI, Philippe Vigier, estime lui que le projet « ne répond pas » à deux questions que se posent les entrepreneurs: pouvoir alléger ou renforcer la voilure en cas de difficultés ou d’embellie. Côté PS, rien n’est gagné: le député Christophe Sirugue, rapporteur du projet, compte sur des amendements. Il a par exemple évoqué l’article très décrié sur le licenciement économique. Modifié à la marge, il continue de faire craindre aux syndicats un risque de licenciement abusif au sein des grands groupes français. L’ancien ministre du Travail François Rebsamen vient d’ailleurs d’inviter le gouvernement à faire évoluer le texte notamment sur le licenciement économique. – « Des choses à améliorer » – La ministre du Travail a d’ores et déjà promis que le débat parlementaire, à partir du 3 mai dans l’Hémicycle, allait « enrichir » la réforme avec des propositions émanant « de droite et de gauche », estimant qu' »il y a encore des choses à améliorer ». « Certains députés socialistes se mobilisent sur la question des TPE-PME notamment, d’autres se mobilisent sur la question du Compte personnel d’activité, d’autres s’interrogent sur la question de la médecine du travail, d’autres veulent muscler encore les mesures contre le travail détaché… », a-t-elle énuméré. Cette loi est censée, selon Manuel Valls, répondre au chômage de masse « auquel notre pays s’est habitué depuis trop longtemps » (3,59 millions de personnes sans emploi en février). L’étude d’impact du texte précise que certains articles (licenciement économique, référendum ou primauté de l’accord d’entreprise en matière de temps de travail) auront un effet sur la croissance économique et « par conséquent l’emploi ». Cependant elle se garde d’avancer le moindre chiffrage. Les syndicats représentatifs (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, CFTC) et le patronat (Medef, CGPME, UPA), qui ont commencé le travail de lobbying au Parlement, seront, eux, entendus par la commission des Affaires sociales mercredi. Et jeudi, le gouvernement va une nouvelle fois passer le test de la rue, avec des grèves et manifestations prévues partout en France. La mobilisation s’annonce large: fonctionnaires, salariés d’Air France ou des ports et docks sont appelés à cesser le travail, tout comme la RATP et la SNCF. Les députés écologistes, dont Cécile Duflot et Noël Mamère, vont participer aux défilés. Les syndicats prévoient une mobilisation plus importante que celle du 9 mars, où plus de 200.000 personnes avaient défilé dans l’Hexagone (450.000 selon les organisateurs). Et ils menacent d’en organiser d’autres, afin de peser sur le débat parlementaire. © AFP/Archives THOMAS SAMSONLa ministre du Travail Myriam El Khomri dans la cour de l’Elysée à l’issue du conseil des ministres le 24 mars 2016 à Paris Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)