INTERNATIONAL Loi travail: nouveaux incidents et nombreuses dégradations à Rennes AFP 2016-05-13 13 Mai 2016 AFP Rennes (AFP) – Plusieurs centaines de jeunes ont défié les forces de l’ordre et dégradé de nombreux équipements publics, agences bancaires et magasins dans le centre de Rennes vendredi soir, après l’évacuation à l’aube d’une salle municipale, rebaptisée « Maison du peuple » par les opposants à la loi Travail, après douze jours d’occupation. Les occupants, évacués à l’aube à l’aide d’une grande échelle de pompiers par les gendarmes mobiles, avaient appelé à un nouveau rassemblement vers 20H00, sur la place Sainte-Anne dans le centre historique de Rennes. Dans une premier temps, un face à face calme a débuté entre quelque 200 jeunes et des forces de l’ordre qui les empêchaient de réinvestir les lieux dont ils ont été délogés, a constaté un journaliste de l’AFP. Puis, vers 21H30, alors que le nombre des protestataires, dont nombreux étaient cagoulés, avait beaucoup grossi, certains ont commencé à s’en prendre à des caméras de surveillance et aux palissades du chantier du métro. Les forces de l’ordre présentes ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène, et les manifestants se sont dirigés vers le centre-ville, certains commettant de nombreuses dégradations sur leur passage. Les vitres d’un commissariat ont été brisées, plusieurs agences bancaires ont eu les palissades en bois mises en place pour les protéger arrachées, leurs vitres brisées à l’aide de poutres ou de barres, les équipements intérieurs saccagés. Des boutiques de vêtements, les Galeries Lafayette, le local du PS ont aussi eu leurs vitrines brisées. Ce n’est que quand la mairie socialiste a été à son tour attaquée, que les forces de l’ordre sont intervenues pour éloigner les manifestants casseurs. Plusieurs passants ont violemment interpellé les casseurs. « Vous êtes fou, arrêtez, j’ai fait trois ans à Dachau, torturé par les nazis et je vous dis: arrêtez! », leur a notamment hurlé, en vain, un vieil homme. Sur une banderole des manifestants on pouvait lire: « Dieu pardonne, pas nous ». Ce rassemblement vendredi soir intervient alors que la préfecture d’Ille-et-Vilaine a interdit la tenue samedi d’une manifestation non déclarée contre les « violences policières ». « Rennes et Nantes n’ont pas vocation à devenir un champ de bataille pour casseurs violents, animés par la haine de l’État et de la République », a de son côté déclaré le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, lors d’un déplacement dans la Loire vendredi. « Je mettrai à la disposition du préfet le renfort nécessaire de forces de l’ordre pour que toute infraction à cette interdiction de manifester donne lieu à interpellation et que les auteurs soient mis à disposition de l’autorité judiciaire », a-t-il complété. Depuis deux mois, Rennes a été le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi travail, un jeune manifestant ayant perdu l’usage d’un œil le 28 avril suite à un jet de projectile. Certains manifestants ont imputé cette blessure à un tir de Lanceur de balles de défense (LBD40) de la police, et une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l’IGPN (inspection générale de la police nationale) est en cours pour déterminer l’origine du projectile. © AFP DAMIEN MEYER Des policiers escortent un homme hors de la maison du Peuple à Rennes le 13 mai 2016 Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)