La session budgétaire s’est ouverte ce jeudi matin place Tarahoi. Une séance très particulière avec de légers flottements et surtout l’ombre d’un Gaston Flosse toujours très présente dans l’hémicycle même s’il n’était pas physiquement là.
Un sentiment renforcé après la révélation, ce jeudi dans la Dépêche de Tahiti, de son installation à l’Assemblée, à peine deux semaines après avoir été évincé du pouvoir par la justice.
D’emblée dans son discours, Marcel Tuihani évoque avec solennité les noms de ceux qui ont dirigé le Pays. Un moyen tout trouvé de rendre un hommage appuyé, à « son » président Gaston Flosse.
Comme le « vieux lion » l’avait fait lui-même lorsque son immunité parlementaire avait été levée, Marcel Tuihani a fait un parallèle entre Gaston Flosse et Pouvana’a a Oopa, seuls sénateurs ultramarins déchus, déclarant : « Au moment où la justice, 60 ans plus tard, s’apprête à rendre justice à Pouvana’a a Oopa au terme d’une procédure de réhabilitation qui s’apparente à un parcours du combattant, s’ouvre dans le même temps la volonté clairement affichée d’éliminer l’autre, contre le choix des polynésiens, à force de procédures dont le nombre et l’acharnement interpellent » a t-il lâché.
Une comparaison osée pour Richard Tuiheava, représentant UPLD :
Gaston Flosse, il en était encore et toujours question dans l’hémicycle et les couloirs de l’Assemblée ce jeudi matin. S’il prépare un retour à Tarahoi, impossible de dire à quel poste. Seule certitude : il y jouera un rôle. : « On n’éjecte pas Gaston Flosse comme ça » assure t-on dans l’entourage de l’ancien président.
Sans surprise, Teva Rohfritsch parle de scandale :
Du côté des oranges, on esquive gentiment la question. Teura Iriti, candidate pour une place au Sénat et chef de file du groupe à Tarahoi, ne veut pas apporter de l’eau au moulin des détracteurs:
Une chose est sûre, la venue de Gaston Flosse dans les couloirs de la deuxième institution du Pays ne fait plus aucun doute. Reste à savoir si son inéligibilité de trois ans le lui permettra. En tout cas, il compte bien faire de Tarahoi une rampe de lancement pour mettre le Tahoeraa en ordre de marche pour les campagnes électorales à venir. Le « vieux lion » l’avait martelé deux jours après sa démission d’office sur les plateaux télés : « Les cinq places de parlemantaires à prendre doivent revenir aux orange. »