L’autorisation de la « major » américaine pour exploiter sa ligne LAX – PPT ne court que jusqu’au 25 mars. Malgré des résultats jugés satisfaisants, la compagnie n’a pas demandé à la prolonger pour la prochaine saison. Elle pourrait toutefois reprendre ses rotations en octobre prochain.
Trois gros mois et puis s’en va. Delta Airlines n’aurait pas l’intention de maintenir sa rotation Los Angeles – Tahiti pendant la prochaine saison IATA, qui court du 25 mars au 30 octobre 2023. En juillet dernier, la « major » américaine, pourtant déjà en « joint venture » avec Air France sur ce segment, avait demandé au Pays une autorisation pour effectuer trois vols par semaine pendant une partie de la saison IATA « hiver 2022 – 2023 ». Un sésame obtenu en octobre, après de longues discussions avec le gouvernement : le 17 décembre dernier, le premier Boeing 767 de la compagnie atterrissait à Tahiti-Faa’a et la liaison doit durer jusqu’au 25 mars. Un « test » d’un peu plus de trois mois, comme l’avait expliqué le gouvernement dès le mois d’octobre. Les représentants de la compagnie, pourtant, laissaient bien planer l’option d’une poursuite des opérations sur le reste de l’année.
Impasse sur la haute saison, retour en octobre ?
Mais d’après nos informations, Delta Airlines n’a pas demandé, à ce stade, d’autorisation de vol pour la prochaine saison. La major ne commercialise d’ailleurs sur son site que les billets de son partenaire Air France après le 25 mars. Et elle aurait déjà informé ses partenaires techniques de l’aéroport de Tahiti-Faa’a de son intention de ne pas maintenir ses rotations jusqu’à octobre prochain. En revanche, sa liaison Los Angeles-Tahiti pourrait être rouverte pour la saison hiver 2023-2024, courant de la fin octobre à mars prochain. Une intention qui reste là encore à confirmer, puisque qu’aucune demande en ce sens n’a pour le moment été reçue par l’administration.
Delta ferait l’impasse sur la haute saison pour revenir en « saison creuse » ? L’idée a de quoi étonner, mais ne surprend guère les connaisseurs du dossier. Lors de ses échanges avec la compagnie, le Pays avait pris soin d’appuyer sur certaines contraintes logistiques auxquelles il devait faire face. On y trouve bien sûr la situation de la plateforme de Tahiti-Faa’a, limitée dans ses parkings et ses capacités d’accueil, et dont la modernisation est toujours suspendue à la chaotique procédure d’attribution de la concession menée par l’État. L’aéroport souffre aussi, depuis la reprise de l’activité touristique, d’une congestion récurrente au niveau de la police aux frontières, dont les effectifs font eux aussi l’objet de discussions avec Paris. Pour ne pas risquer d’aggraver les embouteillages de passagers, Delta avait d’ailleurs accepté d’adapter son programme et surtout ses horaires de vol.
Tensions sur l’offre hôtelière
Mais c’est surtout la contrainte du « réceptif » qui a dû faire réfléchir la compagnie. Les hôtels polynésiens affichent un taux de remplissage très élevé, et la tension est particulièrement forte entre juin et septembre à Tahiti, Moorea ou Bora Bora, îles plébiscitées par la clientèle américaine. S’il aurait été difficile de « refuser » les rotations de Delta pendant la haute saison, le gouvernement a donc suggéré à ses représentants de « patienter ». Et d’observer : d’ici la fin d’année, plusieurs hôtels, dont le Méridien de Bora Bora, auront rouvert, donnant « de l’air » à la destination. Delta, semble-t-il satisfait de son « test » logistique et commercial cette saison, devrait donc revenir en fin d’année prochaine avec un contexte d’implantation plus favorable. Cette fois pour rester ?