Les dirigeants des Vingt-Sept ont reconnu jeudi à l’Ukraine et à la Moldavie le statut de candidat à l’Union européenne, a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel, évoquant un « moment historique », en pleine offensive russe.
L’Union européenne, réunie en sommet à Bruxelles, a entériné ce jeudi 23 juin la candidature de l’Ukraine, une étape hautement symbolique près de quatre mois après l’invasion lancée par l’armée russe, qui continue de progresser dans l’est à coups de bombardements destructeurs. L’annonce de la validation de la candidature de Kiev, et de celle de la Moldavie, a été faite par le président du Conseil européen, Charles Michel, qui a évoqué un « moment historique ». Cette décision très attendue par l’Ukraine marque le début d’un processus long et complexe en vue d’une adhésion. « C’est un moment unique et historique dans les relations Ukraine-UE », s’est félicité très rapidement le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sur Twitter, affirmant que, selon lui, « l’avenir de l’Ukraine se trouve au sein de l’UE ».
L’exécutif européen avait rendu il y a quelques jours un avis favorable sur la candidature de l’Ukraine et mardi, la France, qui assure la présidence tournante du Conseil de l’UE, avait indiqué qu’un « consensus total » entre les Vingt-Sept avait émergé sur cette question. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui ne cesse de répéter l’appartenance de son pays à la « famille européenne », a mené un véritable « marathon téléphonique » auprès des dirigeants européens pour s’assurer du consensus en faveur du oui. Il pouvait compter sur le soutien de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui avait appelé les dirigeants européens à « se montrer à la hauteur » en accédant à la demande de Kiev.
Sur le terrain, mises à mal par la puissance de feu de l’artillerie et de l’aviation russes, les forces ukrainiennes fondent désormais leurs espoirs sur l’arrivée d’armements lourds réclamés sans relâche aux alliés occidentaux, comme les lance-roquettes multiples américains Himars. Le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a annoncé jeudi, photo à l’appui, l’arrivée des premiers exemplaires de ces armements puissants et précis, qui pourraient permettre de repousser les Russes.
Car pour l’heure, les forces ukrainiennes continuent de céder du terrain dans l’est, notamment autour des villes jumelles stratégiques de Lyssytchansk et Severodonetsk, la dernière poche de résistance dans la région de Lougansk. Bombardée par les Russes depuis des semaines, Severodonetsk est une étape clé dans leur plan de conquête de l’intégralité du Donbass, bassin industriel de l’est de l’Ukraine déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014. L’armée russe continue par ailleurs de bombarder la région de Mykolaïv (sud), où elle a annoncé jeudi avoir notamment détruit 49 réserves de carburant et trois centres de réparation de blindés.