L’union autonomiste Amui Tatou s’adjuge la moitié des voix dans le pays, mais…

Dans un premier tour marqué par un léger regain de participation (43,1% contre 42,2 en 2022), les autonomistes réunis sous la bannière rose ont attiré un peu moins de 50% des voix dans les trois circonscriptions du fenua. C’est pourtant bien moins que les 63,3% de suffrages réunis par le Tapura, A here ia Porinetia et le Amuitahira’a au premier tour des législatives de 2022, quand chacun avait présenté ses propres candidats. Le Tavini, lui, ne réunit « que » 39,9% des suffrages dans le pays, mais c’est plus de 10 points de plus qu’il y a deux ans.

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Soirée de fête au siège du Amui Tatou. Pour ce 29-juin, dernière Fête de l’Autonomie feriée, les roses célèbrent l’élection dès le premier tour de Moerani Frebault, mais aussi leur victoire globale dans les urnes. L’union autonomiste a en effet attiré 48,3% des suffrages soit près de 10 points d’avance sur le camp indépendantiste. Sauf que ces 43448 voix représentent en fait un net retrait de ces trois partis par rapport aux dernières législatives, quand les rouges, verts et orange avait présenté chacun un candidat par circonscription… Et que ces derniers avaient attiré un total de 54166 voix au premier tour, soit 63% des suffrages. Difficile de dire, dans ces conditions, et alors que le vote de « rejet » du gouvernement joue désormais en sa faveur, que la nouvelle union est une pleine réussite.

L’humeur n’était en revanche pas joviale au Tavini ce samedi soir. Il faut dire que les bleu ciel ont déjà perdu un député – le plus jeune et le plus emblématique de la victoire de 2022 – et deux autres seront en danger le 6 juillet. Mais les 35888 voix de la soirée (39,9%) ne sont pourtant pas une si mauvaise nouvelle. Les bleu ciel étaient déjà arrivés en net retrait du Tapura et des partis autonomistes au premier tour des législatives de 2022 (23 491 voix, 27,5%). Ce qui n’avait pas empêché ses candidats qui avaient fait bondir leurs scores au second tour (61 400 voix au total, contre 46 600 pour le Tapura) d’être chacun élu dans sa circonscription. Ils avaient toutefois profiter de la division des autonomistes, où aucune consigne claire de soutien n’avait été donnée dans l’entre-deux tours, ainsi que du « fiu » des électeurs contre la gouvernance Tapura, effet qui pourrait se retourner contre les bleu ciel qualifiés au second tour cette année.

Derrière le Tavini Heuira – Les Verts n’a toujours pas réussi à maintenir un candidat pour le second tour, ou même s’en approcher, mais peut se dire satisfait du scrutin. Avec 3 958 voix (4,40%) contre 1 944 (2,27%) en 2022, le parti écologiste fait presque deux fois mieux qu’au premier tour de 2022. Les deux candidats Te Nati – RN rassemblent, eux, 3 152 voix, soit 3,79% des suffrages du pays. Là où Charles Atger, seul candidat officiellement investi par le Te Nati en 2022, n’avait rassemblé qu’un maigre demi-millier de voix dans la deuxième circonscription (2,15%), Tutu Tetuanui en arrache 1 230 (4,68%). James Heaux, qui profite d’une certaine notoriété, fait un peu mieux dans la première (6,32%, 2 166 voix), mais aucun de ces deux candidats ne semblent avoir profiter de l’élan national qui pourrait mettre le parti d’extrême-droite au pouvoir après le 6 juillet. Le RN soutenait tout de même Naumi Mihuura – déclarée sans étiquette – et pourrait revendiquer 7,4% des voix du fenua en prenant en compte son score. À noter que l’autre candidat indépendant de cette élection, Jules Tara, qui aurait voulu se revendiquer du RN, sans en avoir eu l’autorisation par le Te Nati, n’a rassemblé que 24 voix dans la deuxième circonscription. Personne n’avait fait aussi peu aux législatives en 2022 ou en 2017.