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L’Union calédonienne veut une accession à la pleine souveraineté en 2030

Réunie en congrès le week-end dernier, l’Union calédonienne a adopté une motion concernant la trajectoire vers l’indépendance. Elle passera par la signature d’un « Accord de Kanaky » au plus tard le 24 septembre 2025, fixant une période de transition de cinq ans avant l’accession à la pleine souveraineté. Les précisions de notre partenaire Les Nouvelles Calédoniennes.

C’est un bureau politique largement renouvelé qui s’est présenté devant la presse, ce jeudi 28 novembre, au siège de l’Union calédonienne. Cinq jours après le 55e congrès du parti, organisé à Canala, les nouveaux représentants du mouvement ont organisé une conférence de presse pour présenter les décisions adoptées le week-end dernier par les centaines d’adhérents réunis à la tribu de Mia. Et notamment celles contenues dans la motion de politique générale, qui fixe la nouvelle stratégie du mouvement pour les négociations sur l’avenir institutionnel. L’Union calédonienne confirme donc sa volonté de revenir à la table des négociations, plus de six mois après la crise insurrectionnelle.  « Le 13 mai a stoppé notre avancée dans les échanges« , mais il est désormais temps de « construire le chemin vers la pleine souveraineté« , affirme Emmanuel Tjibaou, nouveau président du parti et député de la deuxième circonscription.

Adhésion au concept de souveraineté partagée

La trajectoire pour y parvenir a été définie lors du congrès. La période de négociation qui va s’ouvrir avec l’État et les partenaires locaux devra aboutir à la signature d’un « Accord de Kanaky » au plus tard le 24 septembre 2025, demande l’Union calédonienne. Celui-ci fixera une « période de transition 2025-2030 » au terme de laquelle le pays deviendra entièrement indépendant. Ces cinq années permettront de transférer à la Nouvelle-Calédonie l’ensemble des compétences régaliennes et celles actuellement partagées avec l’Etat, mais aussi de mettre en place un « accompagnement politique, financier et international » du pays.

A l’issue de cette période de transition, et une fois l’accession à la pleine souveraineté effective, l’Union calédonienne propose qu’une nouvelle phase de négociations s’ouvre afin d’établir « des conventions d’interdépendances sur une partie des compétences régaliennes« . Une sorte d’indépendance avec partenariat, projet défendu de longue date par le Palika et l’UPM, ou de « souveraineté partagée« , dit Emmanuel Tjibaou, reprenant le concept évoqué par Gérard Larcher lors de son déplacement en Nouvelle-Calédonie, mi-novembre. A la seule différence que l’Union calédonienne envisage d’en discuter uniquement lorsque la Nouvelle-Calédonie sera définitivement indépendante. « On ne peut partager la souveraineté que si on y a d’abord accédé« , justifie le nouveau président de l’UC.

Une unité à rétablir

En parallèle, le parti exigera durant les discussions la « libération de nos prisonniers politiques« , dont Christian Téin, reconduit à son poste de commissaire général de l’UC, aujourd’hui incarcéré dans l’Hexagone pour son rôle présumé dans les exactions.

L’ensemble de ces négociations seront menées essentiellement sous la bannière FLNKS, au sein duquel il faudra toutefois « rétablir l’unité de la mouvance indépendantiste« , reconnait l’Union calédonienne, après la prise de distance du Palika et de l’UPM. Reste que « le FLNKS est le seul interlocuteur légitime » pour porter la parole indépendantiste, assène Dominique Fochi, secrétaire général de l’UC.

Le prochain congrès du Front, dont la date n’a pas encore été fixée, actera la stratégie vers la pleine souveraineté et va permettre de nommer les membres de la délégation chargée de mener les discussions en 2025.

Le nouveau bureau de l’UC

Le congrès du parti, le week-end dernier, a abouti au renouvellement de l’ensemble des structures. Au sein du bureau, certaines figures majeures ont quitté leurs fonctions, notamment Daniel Goa, qui le présidait depuis douze ans, et Gilbert Tyuienon. Le bureau de l’Union calédonienne est désormais composé comme suit :

  • Président : Emmanuel Tjibaou
  • 1er vice-président : Pierre-Chanel Tutugoro
  • 2e vice-président : Mickaël Forrest
  • Secrétaire général : Dominique Fochi
  • 1ère secrétaire générale adjointe : Amandine Darras
  • 2e secrétaire général adjoint : Romuald Pidjot
  • Commissaire général : Christian Tein
  • Commissaire général adjoint : Hervé Tein-Taouva
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