Radio1 Tahiti

L’UNSA approuve le mécanisme compensatoire à l’ITR, mais continue le combat

©CP/Radio1

Le syndicat majoritaire dans la fonction publique d’État, l’UNSA, se déclare en faveur du mécanisme compensatoire à l’extinction de l’ITR qui a été inséré par le gouvernement central dans la loi de finances 2024, contrairement à l’intersyndicale dont Patrick Galenon s’est fait le porte-parole.  Mais, dit l’UNSA, le combat n’est pas fini : le lissage des inégalités de coût de la vie entre fonctionnaires polynésiens et fonctionnaires métropolitains devra être redéfini.

C’est mieux que rien. Le syndicat majoritaire de la fonction publique d’État explique qu’il approuve le mécanisme compensatoire à la disparition progressive de l’ITR, l’indemnité temporaire de retraite, qui a été inséré dans la loi de finances 2024. Un dispositif qui revient à geler le montant de l’ITR à 4 000 euros annuels pour tous les fonctionnaires d’État dans le Pacifique.

Pour en bénéficier, tout agent de la fonction publique d’État dans les collectivités du Pacifique peut, au 1er janvier, choisir de cotiser au Régime additionnel de la fonction publique, le RAFP, un système d’épargne-retraite volontaire par capitalisation. Une cotisation de 5% pour le salarié sur sa « sur-rémunération » et complétée par une cotisation de l’État, également de 5%. Ceux qui partiront à la retraite sans avoir cotisé au RAPF toute leur carrière durant bénéficieront aussi des 4 000 euros annuels.

Si l’intersyndicale qui rassemble les syndicats minoritaires dans la fonction publique d’Etat s’oppose à ce mécanisme, l’UNSA, majoritaire, est d’accord, même si elle est déçue du rejet de sa proposition d’y intégrer une meilleure prise en compte du coût de la vie en outre-mer. Le dispositif permet de stopper la baisse de l’ITR, mais la centrale syndicale s’engage à continuer les négociations avec l’État pour lisser ces différences. On écoute Diana Yieng Kow, secrétaire générale du STIP-AEP :

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2023/11/ITR-01-DIANA-YIENG-KOW.wav?_=1

« Enfin il y a une solution qui émerge, les gens sont rassurés », notamment les plus petits salaires pour lesquels le nouveau mécanisme est bienvenu, pointe Maurice Cornu, de l’UNSA-ITRF BI.O qui représente les agents de l ’Éducation dans le second degré : « 4 000 euros par an, c’est toujours quelque chose de bien. Ceux qui vont partir après 2028, c’est eux qui seront contents, et comme ils sont actifs, 5% par an ça ne va pas trop les pénaliser. »

Le combat commence maintenant », disent les syndicalistes, pour parvenir au taux de remplacement (le ratio dernier salaire/pension) de 75% dont bénéficient les fonctionnaires métropolitains. Non seulement la vie est 40% plus chère ici qu’en métropole, mais l’espérance de vie des Polynésiens est inférieure de près de 10 ans à celle des métropolitains ; deux facteurs que l’État doit considérer, dit l’UNSA, d’autant que l’État utilise comme base les chiffres de 2015.

C’est aussi ce que dit le député Tematai Le Gayic, qui regrette évidemment l’absence de discussion à l’Assemblée nationale puisque le projet de loi de finances a été adopté par la procédure de l’article 49.3. Il était favorable, dit-il, à une adaptation du système de retraite par répartition, en basant les cotisations, tout au long de la carrière, sur le traitement indexé et non sur le traitement de base, et en le limitant aux personnes qui vivent dans les collectivités du Pacifique via l’adoption d’une grille indiciaire spécifique.

https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2023/11/ITR-02-TEMATAI-LE-GAYIC.wav?_=2

Une prochaine fenêtre de discussion, pour les députés polynésiens, s’ouvrira dans le cadre des discussions sur la généralisation des concours CEAPF et sur la réforme du CIMM qu’ils demandent.