Taxe à 75%, chômage, crise, bilan, etc. Ce qu’il faut retenir des vœux du chef de l’État.
L’INFO. « Le cap des réformes sera tenu contre vents et marées ». François Hollande a présenté lundi soir à 20 heures ses « vœux les plus chaleureux » pour l’année 2013. Dans une brève allocution de moins de dix minutes, le chef de l’État a tenu à redire « sa confiance dans notre avenir » malgré « une crise historique ». « Mon devoir, mon premier devoir, mon seul devoir, est de faire que notre pays avance et que notre jeunesse retrouve espoir », a-t-il martelé. Europe1.fr vous résume ce qu’il fallait retenir.
• Un premier bilan. » François Hollande a reconnu que son action depuis mai, « cette marche en avant », avait connu « soubresauts » et « contretemps ». Mais il n’en a pas moins défendu « trois décisions majeures », la première étant « le rétablissement des comptes publics« . « L’argent des Français est précieux. Il doit donc être au servir d’un État exemplaire et économe. » Le président s’est également félicité du pacte de compétitivité, « qui va donner des marges de manœuvre aux entreprises ».
• Vers « la maitrise de la finance ». « Mon adversaire, c’est le monde de la finance », avait déclaré le candidat socialiste pendant la campagne, lors d’une tonitruante allocution au Bourget. Il a réitéré lundi son ambition de « maitriser » cette même finance, évoquant la création de « la Banque publique d’investissement » et de la « future loi bancaire » (séparation des activités de dépôt et d’investissement). François Hollande a également promis que « la taxe sur les transactions financières sera introduite au niveau européen dès l’année prochaine. »
• « Inverser la courbe du chômage coûte que coûte ». « Toutes nos forces seront tendues vers un seul but : inverser la courbe du chômage d’ici un an. Nous devrons y parvenir coûte que coûte », a martelé le chef de l’Etat, lors de ses premiers voeux radio-télévisés, appelant aussi les partenaires sociaux à trouver un accord sur la sécurisation de l’emploi. Le président de la République a rappelé les outils du gouvernement en faveur de l’emploi : « 150.000 emplois d’avenir pour les jeunes les plus éloignés du marché du travail », « les contrats de génération qui permettront de lier l’expérience du senior avec l’espérance du jeune ». « Ils prendront effet dès demain », a-t-il ajouté. « Mais l’État n’est pas le seul acteur. C’est la raison pour laquelle le gouvernement a ouvert la négociation sur la sécurisation de l’emploi », a souligné François Hollande.
• La taxe à 75% « sera réaménagée ». Le président François Hollande a réaffirmé lundi soir que la taxe à 75% sur les plus riches sera « réaménagée » après son annulation samedi par le Conseil constitutionnel, sans changement d’objectif. Insistant sur « la justice fiscale », le chef de l’État a assuré qu’il « sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus ». A cet égard, il a confirmé que la taxe à 75% allait « dans ce sens » et qu’elle « sera réaménagée suite à la décision du Conseil constitutionnel, sans changer son objectif ». Vantant son action en faveur de la « justice sociale », le président a rappelé les (légères) augmentations du RSA, du Smic et de l’allocation de rentrée scolaire ou encore le retour de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt.
• Une stratégie pour moderniser la France d’ici 2020. Le président a annoncé avoir demandé au gouvernement de « proposer une stratégie d’investissements publics comme privés pour moderniser la France à l’horizon 2020 ». « Pour préparer l’avenir, notre pays a besoin d’investir dans tous les domaines; dans nos filières industrielles et agricoles, dans le logement, dans l’environnement, dans la santé, dans la recherche, dans les nouvelles technologies », a déclaré le chef de l’État.
• Sur la forme.« Le cadre sera traditionnel pour que la forme ne prenne pas le dessus sur
le fond », prévenait-on dans l’entourage élyséen avant l’allocution. Et le chef de l’État n’a pas dérogé à la règle fixée. Cravate et costume sombres, debout derrière un pupitre bordé des drapeaux français et européen installé devant une fenêtre donnant sur les jardins de l’Elysée, François Hollande a choisi un décor classique pour cet exercice auquel se sont pliés tous les présidents de la Ve République. Pendant moins de dix minutes, le chef de l’État a récité son discours, quasiment sans bouger une oreille, les yeux continuellement fixés sur la caméra. Démarrant son discours par un constat sur la crise, une crise « historique », François Hollande a d’abord souhaité rassurer « les légitimes inquiétudes des Français », laissant l’hommage aux soldats morts pour la France en fin de discours.