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Malgré les critiques, le Pays lance son aide à l’aménagement des terrains agricoles privés

Le ministre de l’Agriculture a officialisé ce mercredi le lancement du dispositif d’aide à l’aménagement des zones agricoles prioritaires sur foncier privé. Un texte critiqué au Cesec, nterrogé à l’assemblée, mais tout de même voté en juin dernier, et qui prévoit de couvrir jusqu’à 100 % des coûts engagés dans le cadre de la transformation de terres privées inexploitées en zones agricoles. Objectif de la démarche : dynamiser le secteur tout en valorisant les terres laissées en friche...

La machine est lancée. Près de six mois après avoir été voté à Tarahoi, le dispositif de soutien aux propriétaires de terrain privés inexploités souhaitant en faire des terres agricole est « opérationnel ». Une réforme des aides déjà existantes depuis 2017 – mais jugées « insuffisantes – qui propose une prise en charge « jusqu’à 100% » des études préalables et des travaux d’aménagement de ces terrains, tels que le terrassement, la création de pistes d’accès ou encore l’installation de réseaux hydrauliques. « Nous voulons avoir un effet levier plus important sur l’augmentation des surfaces agricoles, explique Jérôme Lecerf, adjoint à la direction de l’agriculture. On se rend compte que le coût des travaux pour l’aménagement foncier est très important. On est maintenant entre 1 et 5 millions l’hectare en aménagements, selon s’il y a des pistes à faire, si on sait de l’aménagement hydraulique à faire. Et la plupart des porteurs de projets ne sont pas en capacité de financer leur quote part. C’est pour ça que ce dispositif, il permet d’aller jusqu’à 100 %. Mais à côté de ça, le Pays essaie d’avoir plus de garanties pour que l’objectif de valorisation agricole soit atteint ».

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Des « garanties » qui avaient été demandées par le Cesec dès janvier dernier. Les conseillers s’étaient dit « réservés » sur cette idée de financer avec des fonds publics des accès et des aménagements qui resteraient « 100% privées » et qui pourraient, in fine, échapper à leur objet initial. En réponse, le gouvernement assure avoir posé ses conditions avant de distribuer l’enveloppe de 200 millions prévue pour 2025 : les terrains doivent être classés en zones agricoles protégées, les projets agricoles eux-mêmes seront évalués sur des critères comme la valeur ajoutée économique, la création d’emplois et l’expérience des exploitants, des preuves de formations seront exigées… Pour Taivini Teai, ce mécanisme va permettre d’accélérer le développement agricole : « les délais des dispositifs d’aménagement du foncier public sont extrêmement longs. Entre l’achat des terrains, leur aménagement et l’attribution des lots, il faut compter parfois jusqu’à sept ans ».

L’autre particularité de ce dispositif c’est aussi la possibilité pour les propriétaires de construire une habitation sur leurs terres agricoles. « C’est une différence importante par rapport aux terres publiques, où seules des structures agricoles sont autorisées. Cela permettra aux exploitants de vivre sur place et de sécuriser leur production, » précise enfin le ministre Taivini Teai. Les candidats peuvent dès à présent se rapprocher des antennes de la DAG pour se renseigner et obtenir l’assistance nécessaire à la création de leur dossier.