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« Mamie » Louise Kimitete, « une grande dame de la culture » s’en est allée

Les jeunes danseuses et danseurs venaient encore fréquemment prendre conseil auprès de la professeure historique du conservatoire. ©D.R.

Figure incontournable du conservatoire et de la danse traditionnelle, Louise Kimetete s’est éteinte ce mercredi, à 80 ans. Plusieurs générations de danseuses et danseurs ont profité de ses leçons, ses innovations, et du regard d’expert qu’elle continuait à poser sur la scène du ‘ori tahiti.

« Mamie Louise est partie », elle est « allée rejoindre les étoiles du ciel de notre fenua ». C’est ainsi que Fabien Dinard a annoncé la disparition de Louise Kimitete, ce mercredi. La chorégraphe et professeure de ‘ori tahiti, née à Nuku Hiva voilà plus de 80 ans, s’était passionnée pour la danse à l’âge de 16 ans et ne s’était « jamais arrêtée ». Après 30 ans d’enseignement au conservatoire à Papeete, elle continuait d’en être une figure emblématique, présente à la plupart des galas et compétitions, et venant régulièrement jeter un œil, bien sûr expert, sur la nouvelle génération de danseuses et danseurs.

« La danse est ma prière »

Beaucoup des professeurs, chorégraphes, maîtres de ballets, et grands danseurs de ces dernières décennies se sont formés grâce à la « vista » et de l’expérience de « Mamie Louise ». Elle « résume, par son incroyable parcours, le mouvement de renaissance de la danse traditionnelle tahitienne », a insisté Heremoana Maamaatuiaahutapu dans un communiqué d’hommage au nom du gouvernement. Le ministre de la Culture insiste sur le combat de cette poétesse et écrivaine pour la transmission des pas, mais aussi de l’esprit de la danse tahitienne. « La danse est ma prière » aimait-elle à dire. À entendre Fabien Dinard, elle laissera à tous le souvenir d’une « femme exceptionnelle », par sa liberté, sa maîtrise de son art mais aussi sa générosité au quotidien.

Après la disparition de Coco Hotahota en janvier, le monde de la culture perd donc une nouvelle grande figure. Pour Fabien Dinard, qui a été proche de l’un et l’autre jusqu’à leurs derniers jours, « ils avaient transmis ce qu’ils avaient à transmettre », mais leur personnalité, forte et originale, va tout de même manquer à la scène du ‘ori Tahiti.

Un hommage après l’épidémie

La disparition de Louise Kimitete n’a « rien à voir » avec le coronavirus, mais dans le contexte de l’épidémie « il sera difficile d’offrir à Mamie Louise l’hommage qu’elle mérite », regrette-t-on au conservatoire. Du moins dans un premier temps. Si la famille Kimitete doit « donner plus d’information sur la suite des événements », l’institution rappelle qu’il est primordial de respecter les consignes sanitaires. Et réfléchit déjà à un hommage un peu plus tard dans l’année.

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