L’ancien premier ministre de François Hollande a été nommé ministre d’État en charge des Outre-mer dans le gouvernement de François Bayrou. Il s’agit d’un ministère de plein exercice, une première depuis 2022 pour ce portefeuille, jusque-là détenu par des ministres délégués. Le gouvernement est porté à droite, avec la reconduction de Bruno Retailleau à l’Intérieur et de Gérald Darmanin à la Justice. L’ancienne Première ministre Elisabeth Borne fait aussi son retour, mais à l’Éducation.
Huit ans après avoir quitté le gouvernement – il était alors Premier ministre après avoir été le ministre de l’Intérieur de François Hollande – et après plusieurs échecs politiques successifs, Manuel Valls est de retour aux affaires. Alors que Mayotte vient de subir un cyclone dévastateur, que les Antilles manifestent contre la vie chère et que la Nouvelle-Calédonie est en crise politique, économique et sociale, l’ancien maire d’Évry est nommé ministre d’État, en charge des Outre-mer dans le gouvernement de François Bayrou, annoncé ce lundi matin.
Le ministère des Outre-mer redevient un portefeuille de plein exercice pour la première fois depuis 2022. Après la démission de Yaël Braun Pivet en juin 2022, ce ministère était passé au second plan, étant rattaché successivement au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur. Avant la nomination de Manuel Valls, quatre ministres délégués s’étaient succédés rue Oudinot : Jean-François Carenco, Philipe Vigier, Marie Guévenoux et François-Noël Buffet.
Première réaction, celle du député Calédonien Nicolas Metzdorf. L’élu loyaliste salue « plutôt une bonne nouvelle, compte tenu que Manuel Valls maîtrise parfaitement le sujet Calédonien aussi bien sur son aspect institutionnel que sur la filière nickel ».
La Justice pour Darmanin, Retailleau reste à l’Intérieur
Trois autres ministres d’État ont été nommés dans ce gouvernement : Bruno Retailleau conserve l’Intérieur, l’ancien Première ministre Élisabeth Borne est nommé à l’Éducation nationale et à l’Enseignement supérieur, et Gérald Darmanin devient garde des Sceaux, en charge de la justice. Un ministère qui aurait dû revenir au président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, mais le Rassemblement National s’y est opposé, a indiqué l’élu LR dans un communiqué.
Peu connu du grand public, le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations Éric Lombard est nommé à l’Économie. Catherine Vautrin conserve le ministère du Travail, Sébastien Lecornu reste aux Armées, tout comme Rachida Dati à la Culture et Annie Genevard à l’Agriculture. Par ailleurs Marie Barsacq hérite du ministère des Sports. Inconnue jusque là, elle a notamment travaillé au COJO de Paris 2024. À noter également le retour de François Rebsamen, ex baron du PS, et ministre du travail sous François Hollande. Il est nommé à l’Aménagement du territoire.
Comme le gouvernement Barnier, nommé à l’issue des Législatives de juin, aucune des deux forces principales de l’Assemblée nationale – le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National – n’est, sans surprise, représentée dans le gouvernement Bayrou. Composante majeure du NFP, la France Insoumise a déjà annoncé son intention de censurer le gouvernement. « Manuel Valls aux Outre-Mer est le summum de l’insulte », commente le député LFI Louis Boyard sur les réseaux sociaux. Pour le président du RN Jordan Bardella, « rien n’aura été épargné aux Français : François Bayrou a réuni la coalition de l’échec ».
Le discours de politique générale du nouveau Premier ministre est attendu le 14 janvier.
Les ministres de plein exercice, dans l’ordre protocolaire
Les ministres délégués
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