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Présidentielles 2012 : Marine Le Pen

Marine Le Pen © Europe 1

Le 19 novembre 2011, je dévoilais mon projet présidentiel, en ligne depuis sur mon site de campagne www.marinelepen2012.fr : 5 grandes rubriques et plus de 30 thèmes explicitant en détail mon analyse et mes propositions.

Logiquement aujourd’hui, après le vote de la loi de finances pour 2012 intervenue en décembre dernier, j’enchaîne avec le chiffrage de ce projet, nécessairement lié au plan de désendettement qui l’accompagne.

Thibault de la Tocnaye et Jean-Richard Sulzer, qui ont animé la cellule spécialement dédiée à ces questions, présenteront avec moi les détails de ce chiffrage et du plan de désendettement.

Je reviendrai également sur la mesure que j’ai récemment annoncée, à savoir le financement d’une augmentation de 200 euros nets des petits salaires. La question des salaires est fondamentale : les salaires sont trop bas en France. Il faut sortir de la spirale infernale des petits revenus, et je propose dans le cadre de mon projet de protection des intérêts français, une piste d’action immédiate et concrète.

Je rappelais les différentes étapes qui nous ont menés à ce rendez-vous aujourd’hui. Les Français voient alors l’écart abyssal entre ma candidature et le vent, en face, le flou des autres. Quand les autres grands candidats en sont encore à l’incantation, à l’alignement de formules électoralistes ou de mesurettes défraichies, souvent contredites à peine énoncées, je trace mon sillon, je propose à la France, en toute transparence, un projet complet, cohérent, fourni.

Quand les autres alignent les slogans publicitaires aussi vides que creux, je propose un cap et j’explique comment y arriver.

Quand les autres entretiennent volontairement l’opacité, je suis dans le concret mais surtout dans la transparence la plus totale.
A la différence des autres, je ne cherche pas à séduire mais à convaincre.

Avec 2012, nous sommes entrés dans une nouvelle phase de la campagne, d’accélération de cette campagne. Nous sommes entrés dans la phase des projets et du concret. Les Français n’accepteront plus l’opacité, ils voudront des réponses concrètes. Ils exigent légitimement un débat « projet contre projet ».

Et bien moi j’y suis prête. Parfaitement prête, et depuis des semaines.

Ils sont les candidats du flou, je suis la candidate du projet. Pour le moment, quand je débats avec les autres grands candidats, c’est projet contre néant, projet contre incantation.

Parce que je respecte la démocratie et les Français : je ne leur fais pas, moi, l’insulte de tenter de les manipuler par des slogans de campagne qui cachent un vide abyssal. Je ne leur fais pas l’insulte de tenter de leur vendre un semblant de projet quelques semaines avant le 1er tour de l’élection. Je souhaite que les Français aient le temps de débattre, de réfléchir, de comparer,
de jauger pour juger puis choisir. Je respecte leur intelligence individuelle et collective.
Tenter de les prendre au dépourvu est en même temps un manque de respect et un manque de loyauté.

Ces précisions essentielles posées, j’insisterai sur quatre points :
1. En premier lieu, un chiffrage de projet ce ne sont pas que des chiffres, ce ne sont surtout pas que des chiffres. Des chiffres pour des chiffres, cela n’a pas de sens. Un chiffrage de projet présidentiel, ce sont d’abord des priorités politiques.

Alors, oui, je le dis : concernant certains postes budgétaires j’assume une augmentation raisonnable des dépenses sur le quinquennat, parce qu’ils traduisent à nos yeux une priorité politique essentielle. Ce sont des politiques utiles, justes, ce que j’appelle la bonne dépense publique, qu’il faut stimuler pour assurer le redressement rapide de notre pays.

Parmi ces priorités revendiquées, voici 5 exemples importants :
– La Justice, dont le budget aura été revalorisé au total sur 5 ans de 8,5

milliards d’euros si je suis élue. Notre Justice est dans un état lamentable, sous-financée par rapport à nos grands voisins européens, les peines ne sont que rarement exécutées, il manque 40 000 places de prison : j’en ferai donc une priorité.

– La sécurité, dont le budget sera revalorisé sur 5 ans, ce qui permettra de mettre fin au saccage actuel des forces de l’ordre, – 3000 policiers et gendarmes chaque année depuis 2007, à la fermeture déraisonnable de commissariats et de gendarmeries, pour assurer enfin la sécurité aux Français et faire des économies.

Je vous le rappelle en effet : l’insécurité coûte très cher à la collectivité nationale. Le rapport Bichot avait chiffré en 2009 le coût de l’insécurité à 115 milliards d’euros par an, la presse s’en était largement fait l’écho. Je compte grâce aux réformes volontaristes que je mettrai en œuvre pour la sécurité des Français économiser sur ce coût 6,4 milliards d’euros en 5 ans.
Soit, au total, un coût supplémentaire net de 1,2 milliard sur 5 ans.

– 3ème exemple de poste important, la santé et le handicap, sur lesquels on ne doit pas laisser l’écart continuer de se creuser entre ceux qui ont les moyens d’accéder aux soins ou aux structures spécialisés et les autres, les misérables, qui doivent, faute d’argent, renoncer à se soigner. C’est inadmissible. Sur 5 ans, je prévois 15,3 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, en misant sur la proximité des soins notamment en zone rurale, la lutte contre Parkinson et Alzheimer et la revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH) , qui en a urgemment besoin.

– 4ème exemple de poste clé : le pouvoir d’achat des Français, en berne et très durement attaqué par le pouvoir sarkozyste.

– Enfin, 5ème exemple : le soutien assuré et volontaire aux PME/PMI : Les PME/PMI sont aujourd’hui en très grandes difficultés alors même que l’on sait qu’une croissance de l’emploi passera par le développement des PME/PMI confrontées aujourd’hui à une grave crise de financement.
Ainsi au-delà d’un IS progressif qui permettra d’alléger l’impôt sur les petites entreprises, dans le cadre de la nécessaire participation à l’effort national d’aide aux PME-PMI et du plan de planification de réindustrialisation, les 50 plus fortes capitalisations boursières, fleurons des entreprises françaises, devront affecter 15 % de leur résultat net en réserve spéciale de réindustrialisation. Cette affectation annuelle du résultat sera sans incidence sur leur rentabilité. Ces sommes seront mises à disposition de fonds d’investissement stratégiques pendant une durée de 5 ans et seront restituées au terme de cette période.

Voilà enfin de quoi répondre à l’inquiétude des PME/PMI et leur assurer ainsi qu’à leurs salariés un avenir de développement.

2. La priorité du pouvoir d’achat est le deuxième point sur lequel je souhaite en effet insister aujourd’hui : je l’ai annoncé, nous créerons très rapidement après l’élection une exonération de 200 euros sur les charges sociales pour tous les salaires inférieurs à 1,4 fois le SMIC, soit environ 1500 euros nets par mois, ce qui signifiera une hausse immédiate de 200 euros des salaires concernés. Cette revalorisation des petits salaires, urgente vu la gravité de la situation du pouvoir d’achat de nos compatriotes, sera plus que financée par la création d’une Contribution sociale sur l’importation, d’un montant de 3%, sur l’ensemble des biens et des services importés chaque année en France de l’étranger.

Cette mesure sera infiniment plus juste et efficace que la TVA sociale, que j’ai baptisée TVA patronale, parce qu’elle ne portera pas sur les productions en France, ce qui dynamisera les productions françaises, et parce qu’elle sera caractérisée par une hausse immédiate des petits revenus, une hausse certaine, et non hautement hypothétique comme c’est le cas avec la TVA patronale qui prévoit une baisse des cotisations patronales et plombera durablement le pouvoir d’achat en augmentant la TVA de 15 à 20 %.

Ils font des cadeaux aux grands groupes et agressent le pouvoir d’achat des Français, nous préférons dynamiser la production nationale et augmenter les salaires.

3. S’il y a des postes budgétaires sur lesquels je mettrai l’accent parce que ce sont des priorités politiques, il y en a d’autres où je réaliserai des économies, sur toute cette mauvaise dépense publique qui aujourd’hui prospère.

Ainsi, voici 3 exemples :
– L’immigration, que nous allons ramener de 200 000 à 10 000 par an en ce qui concerne l’immigration légale sur le mandat, dont nous allons drastiquement réduire les coûts parce qu’elle pèse sur la communauté nationale, parce qu’elle est utilisée par le grand patronat pour faire pression à la baisse sur les salaires. Le gain sur 5 ans a été chiffré à 40,8 milliards d’euros.

– L’Union européenne sera un autre poste important d’économies. Progressivement, la France ramènera à zéro sa contribution nette au budget de l’Union européenne. En parallèle nous rendrons l’Europe plus concrète en dynamisant les grands projets utiles aux gens. Gain sur 5 ans : 11,7 milliards d’euros. J’ajoute, au-delà de ça, que la fin de l’expérience désastreuse de l’euro permettra aussi de mettre fin aux coûteux plans de renflouement à répétition des pays victimes de l’euro tout en stimulant une économie étouffée depuis 10 ans par la monnaie unique, la monnaie des banques.

– La lutte contre les fraudes fiscale et sociale sera un autre poste important d’économies, parce qu’il manque aujourd’hui une volonté politique pour aborder de front ce grave problème, cette source croissante de dépenses et d’injustices. Il faudra notamment lutter contre les fraudes à la sécurité sociale et à la TVA. Le gain sera de 25,2 milliards d’euros sur 5 ans pour la fraude sociale et de 42,1 milliards d’euros sur 5 ans en ce qui concerne la fraude fiscale.

4. Un chiffrage sert aussi un message politique parce qu’il permet de déterminer des hypothèses de croissance du PIB.

En ce domaine, le gouvernement comme le PS ont trop souvent berné les Français, pêchant volontairement par un optimisme aussi trompeur qu’irresponsable. Le gouvernement a ainsi, vous le savez, présenté un projet de loi de finances pour 2012 fondé sur une hypothèse de croissance de 1,25%, alors que les économistes tablent plutôt sur 0 ou 0,4% au mieux. Si ce n’est une récession… Nous le disions déjà à l’époque.

Nous avons donc fait le choix d’hypothèses de croissance réalistes sur le quinquennat, parce qu’il faut être responsables, et que nous le sommes, peut-être seuls. En même temps, notre projet de redressement dynamisera considérablement l’activité en permettant la réindustrialisation de la France. Nous avons enfin l’occasion de rompre avec le sur-place et la récession.

Ainsi, nous tablons sur une croissance économique de 0% en 2012,
0,5% en 2013,
1% en 2014,
1,7% en 2015,
2,4% en 2016
Et 2,8% en 2017. C’est sur ces hypothèses que notre projet est bâti.