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Marion Chambon, doctorante de l’UPF, récompensée pour ses recherches sur les plantes polynésiennes

Dans le cadre de leur programme qui encourage les femmes scientifiques, l’Unesco et la Fondation l’Oréal récompensent à nouveau une doctorante de l’UPF. Il s’agit de Marion Chambon, distinguée pour ses travaux sur les propriétés de cinq plantes polynésiennes dont les applications cosmétologiques ou pharmaceutiques sont prometteuses.  

Marion Chambon, doctorante à l’Université de la Polynésie française, reçoit ce mercredi 9 octobre, à l’Académie des sciences à Paris, le prix Jeunes Talents France L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science qui distingue chaque année depuis 2007 35 femmes scientifiques parmi quelque 800 candidates.

Après Margaux Crusot l’an dernier, récompensée pour sa proposition de biomatériau capable de remplacer le plastique dans les fermes perlières, c’est la deuxième fois en deux ans que l’UPF, et plus spécifiquement son unité mixte de recherche Secopol, est remarquée pour les travaux scientifiques qu’elle abrite.

Cinq plantes utilisées dans les ra’au tahiti

Marion Chambon a étudié l’activité sur la peau de 5 plantes polynésiennes : tiare Tahiti, tamanu, curcuma, ainsi que le tou et les racines aériennes du banian. « C’est la première fois qu’on étudie leur composition chimique », dit-elle à propos du tou et du banian. Cinq plantes utilisées dans des ra’au tahiti, dont elle cherche démontrer scientifiquement l’activité anti-inflammatoire, antioxydante voire anti-cancéreuse sur les cellules de la peau.

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Toutes ces plantes ont potentiellement des applications cosmétiques et pharmaceutiques. Mais « ce sont des recherches qui prennent beaucoup de temps en général », dit Marion. Il faut identifier avec certitude quelles sont les molécules actives de chaque plante. « Là, le projet est bien avancé. On a travaillé sur nos extraits de plantes. On a pu faire déjà la partie test biologique et ensuite, il y a une partie plutôt chimique. On va essayer d’identifier les molécules qu’il y a dans ces plantes pour corréler cette partie chimie à la partie activité, et identifier les molécules actives. »

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De la pharmacie à l’étude des produits naturels

Marion Chambon est originaire de Saint-Étienne. Après un diplôme de pharmacie à l’université de Lyon, elle a passé un master 2 à l’université de Nantes pour se spécialiser sur l’étude de produits naturels. « C’est à la suite de ce master-là que j’ai postulé pour cette thèse à l’Université de la Polynésie française. Ma candidature a été retenue et c’était parti pour trois ans de thèse ».  Elle a intégré l’unité mixte de recherche Secopol (santé et services des écosystèmes polynésiens) de l’UPF. « Là, on a une équipe chimie, donc je suis encadrée par deux directeurs de thèse, Phila Raharivelomanana et Raimana Ho, et on travaille en collaboration avec d’autres labos en métropole, notamment avec l’IMBE à Aix-Marseille et l’ICMR à l’Université Reins-Champagnes-Ardennes. » Marion se concentre à présent sur la partie rédaction de sa thèse, qu’elle doit soutenir début 2025.

15 000 euros et des cours de leadership

Outre une dotation de 15 000 euros qui lui permettra de financer sa participation à des congrès internationaux, le prix ouvre également droit à un programme de formation au leadership : « Ça nous permet d’acquérir des compétences pour atteindre de plus hauts postes. Et on est également entraîné à l’expression orale pour nous permettre de diffuser nos travaux devant tout type de public », explique Marion, qui après son doctorat veut continuer la recherche – « c’est ce que j’ai toujours voulu faire » – sous d’autres horizons. Mais elle n’exclut pas de travailler dans le secteur privé, que ce soit dans l’industrie pharmaceutique ou cosmétique.

« Il y a réellement du potentiel en Polynésie, c’est une flore qui est très riche et qui est assez unique, qu’on ne trouve que sur ce territoire. Il y a encore beaucoup de choses à découvrir en Polynésie », conclut Marion Chambon.