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Masques, gels, alimentation… Quand le coronavirus créé la ruée

Plusieurs magasins et pharmacies ont connu ces derniers jours des afflux de clients poussés par la crainte du coronavirus. Si les pâtes, conserves et sachets de riz, qui ont parfois manqué sur les étals le weekend dernier, sont loin de la rupture de stock, certains produits d’hygiène, comme les gels hydroalcooliques, sont eux devenus très difficiles à trouver au fenua.

Quelques étagères de pâtes dévalisées dans les supermarchés, des caddies remplis de sachets de riz… Les images avaient été très partagées le weekend dernier, en plein emballement autour de l’épidémie de coronavirus. Une épidémie mondiale qui n’a, comme l’a rappelé ce matin le gouvernement, toujours pas touché le fenua, mais qui inquiète légitimement. « Certaines personnes ont peur des ruptures de stocks dans les magasins, explique ainsi André, commerçant à Arue. Beaucoup sont venus acheter des produits de base dimanche. Après ça s’est calmé ». À l’entendre, les étagères vides ont rapidement été réapprovisionnées : « Il y a des stocks, mais quand il y a beaucoup de monde d’un coup c’est difficile de les sortir à temps ».

Pas de problèmes de stocks sur l’alimentaire

Certains supermarchés ont tout de même vu leurs réserves s’évaporer en fin de semaine. Et se sont donc tournés vers les grossistes et importateurs. Comme la société Wing Chong, spécialisée dans l’importation de produits alimentaires. « Nous avions pris des mesures lors des le début de l’épidémie en Chine pour constituer des stocks plus importants, explique une des responsables. Nous restons bien sûr dépendants des livraisons par bateau, mais si les gens ne paniquent pas, il n’y aura pas de problème ».

Les masques de protection, en revanche, ne sont quasiment plus disponibles en magasins depuis la mi-février. Le gouvernement dit en avoir plusieurs milliers en réserve en cas d’urgence… tout comme certaines pharmacies. « Les derniers qui nous restent, on ne les proposera qu’en cas d’épidémie réelle en Polynésie, aux personnels de santé et aux patients munis de prescription », explique ainsi la gérante d’une pharmacie de Mahina.

Explosion des demandes sur les désinfectant à mains

Aucun vaccin ou médicament ne permet à l’heure actuelle de se protéger du coronavirus. Mais s’il venait à circuler en Polynésie, les médecins conseillent surtout de soigner l’hygiène des mains. Raison pour laquelle les gels hydroalcooliques, qui permettent de se désinfecter les mains sans eau, ont eux aussi été pris d’assaut. Et, si certaines pharmacies ont encore quelques petites doses en magasin, la rupture de stock est bien réelle chez les distributeurs. « Il y a eu une première explosion de la demande lorsque le virus est arrivé en France, puis une deuxième vague en fin de semaine dernière, lorsque les premiers cas ont été déclarés en outre-mer, note une responsable de Tikitea, un importateur spécialisé. Ça suit vraiment l’actualité nationale et internationale ».

Il est aujourd’hui difficile, même pour les grossistes, de se procurer ce genre de désinfectant à mains sur le marché international. « On attend une livraison mais elle devrait être réservée au secteur sanitaire », reprend la responsable de Tikitea. Les pharmaciens le rappellent : le lavage des mains au savon et à l’eau, s’il est fait correctement, est tout aussi efficace. Mais certains, comme des particuliers d’ailleurs, se préparent tout de même pour fabriquer leurs propres gels. La recette vient de l’OMS : de l’alcool modifié, de l’eau oxygénée et de la glycérine… Un produit qui est lui-même en rupture de stock chez certains distributeurs polynésiens.