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Mataiea et Papara unies pour sauvegarder leur lagon

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Depuis samedi et pour deux années, 10 km2 de lagon situé entre la pointe Aifa à Mataiea et la passe Te Avaraa de Papara sont sous la protection d’un rahui. Dans cette zone, il sera totalement interdit de pêcher, sauf à l’extérieur du récif à une distance de 100 m.

Cela fait trois ans que ce projet est dans les cartons de la mairie de Mataiea. Trois ans de rencontres et de débats pour expliquer au pêcheurs et à la population l’intérêt d’initier un tel rahui. Au départ réticente, la population a bien compris l’intérêt de sauvegarder et de renouveler la faune du lagon, ce que confie Clément Vergne, élu à la commune de Teva I Uta et en charge de la mise en place du rahui.

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Le lagon d’Atimaono étant partagé avec Papara, cela fait un an que Mataiea s’est rapproché de la commune limitrophe afin qu’elle s’engage aussi dans ce projet. Si comme à Mataiea la population s’est montrée un peu réticente au départ, une fois le projet bien expliqué, celui-ci a remporté tous les suffrages.

Pour mener à bien le rahui, la commune de Mataiea s’est entourée de l’ONG PEW Polynésie française. « Nous avons réalisé un diagnostic scientifique de la santé du lagon pour voir les zones intéressantes à protéger. Et à l’issue des trois ans d’études et d’organisation d’ateliers et de réunions publiques le soir dans les quartiers, nous avons présenté à la population les grandes lignes du projet » précise le chargé de projet de Pew, Donatien Tanret.

Deux ans de rahui seront-ils suffisants pour renouveler les stocks de poissons et revitaliser la flore aquatique ? Oui, si l’on en croit Donatien Tanret, bien que si l’on pouvait faire durer le rahui un peu plus de deux ans ce serait encore mieux. Ce que le comité de gestion de la zone protégée a la possibilité de faire.

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Pour gérer la zone protégée, un comité de gestion a été mis en place. Il est composé de 50 personnes dont quatre élus des deux communes et des agriculteurs, des pêcheurs et des personnes œuvrant dans le tourisme. Leur rôle sera de valoriser cette zone et de faire respecter le règlement intérieur.

Si la surveillance de cette zone particulièrement étendue incombe à la police municipale, les communes comptent aussi sur la population afin qu’elle joue le jeu. En outre, Tearii Alpha, maire de Teva I Uta, compte demander au Pays la possibilité que les membres du comité de gestion soient assermentés pour relever les infractions. « L’objectif n’est pas d’embêter les gens mais de pouvoir proposer pour demain une zone qui soit restée vivante. Une zone où poissons, pahua, trocas, langoustes et coraux se multiplient et aient le temps de grandir. C’est le garde-manger de Mataiea, Papara».

10 km2 de lagon situé entre la pointe Aifa à Mataiea et la passe Te Avaraa de Papara sont désormais sous la protection d’un rahui.