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Matari’i i nia deviendra-t-il un jour férié ?

C’est l’intention de la vice-présidente et ministre de la Culture, Éliane Tevahitua, qui déjà, en 2021, sollicitait son prédécesseur pour faire de Matari’i i nia un jour férié. Elle proposait notamment de se rapprocher de Rangianehu Matamua, grâce à qui le 24 juin est désormais férié en Nouvelle-Zélande pour célébrer Matariki. Le professeur en astronomie culturelle māori à l’université de Waikato sera au fenua du 16 au 22 mars. Il donnera notamment une conférence publique à la Maison de la culture mardi prochain.

Une conférence de presse est organisée ce jeudi à la présidence pour annoncer la venue de Rangianehu Matamua, en Polynésie française, du 16 au 22 mars. C’est grâce aux travaux de ce chercheur et professeur d’astronomie néo-zélandais, que Matariki ou Nouvel an māori, célébré le 24 juin, est désormais férié dans le pays. Avec un groupe de travail officiel, il avait conseillé le gouvernement néo-zélandais sur les cérémonies et les calculs de dates pour célébrer cette fête. Un travail qui pourrait donc inspirer le gouvernement local pour faire de Matari’i i nia, marquant le début de la saison de l’abondance, un jour férié. Un projet de longue date de la vice-présidente et ministre de la Culture, Éliane Tevahitua, qui avait déjà adressé un courrier dans ce sens à son prédecesseur en 2021. Plusieurs personnalités de la culture se réjouissent déjà de ce projet, notamment Fabien Dinard, directeur du conservatoire artistique de la Polynésie française, pour qui « l’arrivée des Pléiades est très importante dans le calendrier polynésien ».

Célébré depuis plus de 20 ans par Haururu de Papenoo, cette reconnaissance permettrait d’encourager la population à se réapproprier le temps polynésien, selon Yves Doudoute, membre fondateur de l’association.

Ce serait « un pas extraordinaire pour nous », ajoute-t-il, précisant qu’il est difficile de lutter « contre le courant » pour revenir « à notre réalité ». Ce travail sur Matari’i i nia permettrait également de faire des recherches sur le sens de ces célébrations et d’éviter de tomber dans le folklore, pour Yves Doudoute. « On ne dit pas de laisser tomber le calendrier occidental, mais d’y insérer les dates et les événements polynésiens. C’est notre temps à nous, nous avons des saisons, il y a plein de choses qui se passent dans la nature. J’aime bien Halloween et compagnie mais vers où on emmène les enfants ? Il y a un manque de réflexion quelque part. C’est tellement plus beau ce qu’on a à faire chez nous… »

Conférence publique du professeur Rangianehu Matamua

Le professeur Rangianehu Matamua animera une conférence publique, gratuite, au petit théâtre de la Maison de la culture le mardi 19 mars, sur ses recherches autour de Matari’i i nia et Matari’i i raro, le début et la fin de la saison de l’abondance. « Le professeur fait partie de la génération pionnière de natifs à avoir révolutionné la compréhension de l’astronomie maori et plus particulièrement celle de la constellation de Matariki. Il est notamment l’auteur de l’ouvrage à succès « Matariki : The star of the year », indique la Maison de la culture dans son communiqué. Il est également le premier Maori lauréat du prix Science Communication du Premier ministre, médaillé du prix Callaghan pour ses travaux engagés entre la science et la tradition maori, et décoré en tant qu’officier de l’ordre du mérite de Nouvelle Zélande. En octobre 2022, il est devenu le conseiller principal du gouvernement néo-zélandais sur le Matariki, après avoir contribué par ses recherches à faire de ces célébrations un jour férié dans le pays. En 2023, il avait été nommé « Néo-zélandais de l’année ».

• Conférence publique, unique et gratuite : « Matari’i 2024 », mardi 19 mars, à 18h, au Petit théâtre de la Maison de la culture. Entrée gratuite avec billets à récupérer au guichet de Te Fare Tauhiti Nui. Attention, les places sont limitées.

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