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Ménage à trois pour l’assainissement


Papeete, Pirae et Arue ont signé une « charte de partenariat relative à l’assainissement des eaux usées ». Un document qui lance le chantier du raccordement de la plaine de Pirae et d’Arue à la station d’épuration de Papeava à Fare Ute.

« Vive les mariés », rigole-t-on dans la salle. Ce jeudi soir, Teura Iriti, Michel Buillard et Édouard Fritch ont signé la charte encadrant un partenariat « préparé depuis des années ». Un « mariage de raison » et un « partenariat gagnant – gagnant » pour les trois tavana. Il s’agit pour les communes de Pirae et d’Arue, qui ont créé en 2010 un syndicat intercommunal spécialisé, de raccorder leur réseau d’assainissement à celui de Papeete, qui dispose, avec la station de Papeava, d’une importante capacité d’épuration. Objectif : limiter les rejets d’eaux non épurées dans les rivières et le lagon, épargner à Pirae et Arue la construction d’une coûteuse station d’épuration, et pour Papeete, mieux rentabiliser son équipement. « Mutualiser, c’est réduire les coûts, ça ne peut que profiter aux usagers », rappelle Michel Buillard.

La station, inaugurée en 2016 et exploitée par la Sem Te Ora no Ananahi, dont la gestion avait été récemment pointée du doigt par la CTC, a en effet du potentiel à exploiter. « Nous avons construit la station pour 3500 m3/jour, et pour l’heure les eaux usées que nous recueillons à Papeete représentent 1000 m3/jour », précisePaul Maiotui, premier adjoint au maire de Papeete et président directeur-général de la Sem. L’apport des deux nouvelles communes représenteraient, selon des estimations jugées hautes par la Sem, 2000 m3/jour. Auxquels s’ajoutent les raccordements supplémentaires faits à l’intérieur des communes – « les immeubles sont très demandeurs », rappelle Michel Buillard. « Si on en vient à dépasser notre capacité, on pourra faire une extension supplémentaire, la station a été conçue pour faire cette modulation, reprend Paul Maiotui. On pourra passer de 3000 à 7000 m3/jour, puis à 14 000″.

Pour transporter ce flux d’eaux usées, 16 kilomètres de réseaux et 11 postes de relevage doivent être construits depuis le rond-point d’Erima jusqu’à Fare Ute. Sur le chemin, on trouve notamment le collège de Arue, le Rimap, le Comsup, le complexe sportif de Arue, le centre commercial Carrefour, le lycée Raapoto, le CHPF, la cité scolaire de Taaone, ou encore le futur centre-ville de Pirae. Une liaison qui ne se fera pas en un jour : le chantier, évalué à 5,5 milliards, doit durer au moins trois ans. Les perturbations de circulation seront « modérées » promettent les tavana, grâce notamment à l’emploi de techniques de forçage de conduit qui évite de creuser la route sur certaines portions.

Après 10 ans d’études et de discussions, cette charte n’est qu’une étape supplémentaire. « Mais une étape très importante », se félicite Teura Iriti. Un appel d’offres a été lancé fin septembre pour le marché de la maitrise d’oeuvre pour la réalisation des futurs travaux. Elle doit être lancée dès 2022 et les travaux deux ans plus tard. Mais les « mariés » pensent déjà à la suite. Arue et Pirae avaient déjà approché Mahina pour que la commune rejoigne leur syndicat Teparenui. L’offre a été laissée de côté, mais c’est aussi à l’Ouest, vers la commune de Faa’a, qu’une extension de ce réseau intercommunal pourrait être envisagé, si la mairie était intéressée, comme le rappelle Édouard Fritch.

 

 

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