Invitée de la rédaction de Radio 1 ce mardi matin, la député sortante du Tavini Mereana Reid-Arbelot, qui avait pris la suite de Moetai Brotherson il y a un an, compte bien mener les dossiers interrompus à l’Assemblée nationale si elle est réélue dans la 3e circonscription. Parmi eux, la commission d’enquête sur le nucléaire, une proposition de résolution sur l’adaptation au changement climatique et bien sûr « pas mal de dossiers sur la fonction publique d’État », comme la réforme de l’ITR.
Un an après son entrée en fonction comme député, en suppléant un Moetai Brotherson élu président, Mereana Reid Arbelot avait trouvé son rythme entre le palais Bourbon et la 3e circonscription. Mais la dissolution prononcée par Emmanuel Macron au soir des Européennes a finalement remis son siège en jeu. Après quelques tergiversations, la député sortante s’est finalement porté candidate, avec la ministre Vannina Crolas comme suppléante. « C’est une femme de terrain qui connaît beaucoup le domaine du travail, un domaine qui m’intéresse aussi. Nous avons les mêmes projets, la même vision de développement de notre pays », explique la candidate Tavini, désireuse « d’axer nos actions sur des secteurs privilégiés pour que notre population retrouve sa dignité, en tout cas qu’on ait moins d’habitants qui vivent sous le seuil de pauvreté ».
Si elle est réélue, celle qui est en concurrence avec Pascale Haiti-Flosse, Naumi Mihuraa et Jules Hauata souhaite « bien mener à leur terme », les dossiers qu’elle à portés durant son année à siéger à Paris. « Un dossier comme la commission d’enquête sur le nucléaire, une proposition de résolution sur l’adaptation au changement climatique et pas mal de dossiers aussi sur la fonction publique de l’État », liste-t-elle.
Concernant ladite commission, plusieurs auditions avait déjà été menées, mais la dissolution a tout laissé en stand-by. Selon les textes, il faudra attendre un an après la nouvelle élection, avant de pouvoir reprendre les travaux. « Nous sommes dans un cas assez exceptionnel de dissolution. Et moi, j’espère que ce délai d’un an ne sera pas appliqué, pour reprendre le travail dès que possible ». Au sujet de la retraite des fonctionnaires d’Etat, thématique qui la concerne directement de par sa qualification de contrôleuse aérienne, Mereana Reid-Arbelot a fortement porté les revendications syndicales contre la réforme de l’ITR durant son mandat. « Cela concerne surtout 6 000 personnes », répond celle qui assure avoir hérité du dossier « un peu par hasard, puisque ça a été une de mes première réunions lorsque je suis devenu députée ». Elle souligne avoir « sans cesse posé des questions au gouvernement pour leur signifier et leur démontrer que le dispositif qu’ils mettaient en route pour se substituer à l’ITR ne répondait pas à la problématique », mais explique s’être heurtée à un exécutif qui avait « confiance en son dispositif », avant d’insister sur son « soutien aux syndicats ».
« Certains en ont un petit peu marre de repasser aux urnes »
Pour cette campagne éclair (le premier tour est prévu le 29 juin), la député sortante estime que les enjeux sont bien compris par la population, notamment grâce au travail de son prédécesseur à l’Assemblée. « J’étais en campagne avec Moetai Brotherson en 2022, je l’avais suivi de loin en 2017 et il a fait un travail énorme d’information, pour expliquer ce qu’est un député, parce qu’on en savait pas ce que c’était dans les années qui précédaient ». Pour l’aiguilleuse du ciel, « la population comprend mieux ce qu’est un parlementaire, mais il y a bien sûr des personnes qui confondent encore, parce qu’on a eu une succession d’élections, et certains en ont un petit peu marre de repasser aux urnes ».
Il faut donc « continuer à informer les gens », sur le rôle, les missions et l’impact des parlementaires, juge Mereana Reid-Arbelot. Elle voit cette fonction comme celle d’un élu « proche des institutions » : « nous travaillons avec le gouvernement, par exemple sur le toilettage de beaucoup de textes qui ne l’ont pas été, et qui peuvent bloquer certains services du Pays ». Et cite comme exemple de travail coordonné avec le Pays, « un projet d’ordonnances sur la santé qui n’avait pas été toilettées depuis 2018 et qui a bloqué les services du Pays ».
Des travaux qu’elle compte poursuivre au sein du groupe GDR à l’Assemblée nationale. « Nous avons réussi à travailler et à porter des dossiers en étant dans ce groupe qui est d’une bienveillance et d’un respect pour chacun de ses députés, avec des temps de parole équitables et puis des défenses des causes justes. Nous sommes donc un parti de gauche et nous resterons bien sûr à gauche. »
L’interview de Mereana Reid-Arbelot est à retrouver dans son intégralité dans la vidéo ci-dessous, à partir de 9’30 ».