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Météo : le phénomène El Niño est de retour

Selon l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, El Niño a officiellement commencé jeudi. Un phénomène climatique qui pourrait entraîner une hausse généralisée des températures et favoriser les épisodes météorologiques extrêmes dans certaines parties du globe. Les précisons de notre partenaire Europe1. 

Le climat des prochains mois promet quelques chamboulements. En cause, le phénomène climatique El Niño qui a officiellement débuté  jeudi, selon l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Il s’agit d’un déplacement des eaux chaudes de l’océan Pacifique de l’ouest vers l’est, près des côtes sud-américaines. « En temps normal, on va être sur un régime de circulation atmosphérique qui fait souffler les vents d’Alizés d’est en ouest », explique Lauriane Batté, climatologue chez Météo France.

Lorsqu’un phénomène El Niño fait son apparition, ces vents ont tendance à s’affaiblir, du fait de la hausse des températures dans la partie centrale du Pacifique. « La réponse de l’océan à ce changement des Alizés va renforcer le réchauffement initial », complète Jérôme Vialard, océanographe et directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Dans les cas où le phénomène El Niño se fait particulièrement intense, le sens des vents Alizés peut même s’inverser et accélérer le déplacement d’eau chaude jusqu’aux côtes sud-américaines, entraînant tout un tas de conséquences désastreuses. « Mais cela n’arrive pas systématiquement », précise Jérôme Vialard.

Quelles en sont les conséquences ?
Elles peuvent être variables selon l’intensité du phénomène. Mais de façon générale, El Niño se traduit par une augmentation des précipitations dans la partie est du Pacifique. L’air remonte dans l’atmosphère en raison de la température élevée de l’eau et favorise la formation de nuages, et donc de pluies.

À l’inverse, les régions situées à l’ouest du Pacifique – Indonésie ou Australie – connaîtront un assèchement plus marqué. En cas de « super El Niño », des pluies diluviennes sur l’ouest américain et l’Amérique latine ne sont pas à exclure. De l’autre côté du Pacifique, cette sécheresse associée à des températures élevées constituent un terreau favorable aux feux de forêts par exemple.

Mais ce n’est pas tout. « Lors d’une année normale, les vents Alizés induisent une remontée d’eaux froides profondes dans le Pacifique Est, ce qui est important pour les écosystèmes océaniques car ces eaux profondes sont riches en nutriments. Lors d’un El Niño, la diminution des Alizés diminue ou arrête ces apports d’eaux profondes », ajoute Jérôme Vialard. Par conséquent, la quantité d’espèces présentes dans les eaux pourraient se réduire et affecter l’activité des pêcheurs.

Un dernier épisode virulent

En janvier dernier, l’organisation météorologique mondiale (OMM) indiquait qu’El Niño pourrait faire de la période 2023-2027 la plus chaude jamais enregistrée sur Terre. Mais là encore, difficile d’y voir parfaitement clair alors que le phénomène vient tout juste de débuter.

Pronostiquer la durée exacte d’un El Niño relève de l’impossible. En règle générale, le phénomène subsiste entre neuf et 12 mois et survient tous les trois à neuf ans. « La plupart des spécialistes estiment que cet épisode durera jusqu’à la fin de l’année », indique Lauriane Batté.

Le dernier phénomène El Niño a eu lieu entre 2015 et 2016. Et s’était d’ailleurs montré particulièrement virulent, l’année 2016 étant devenue dans la foulée l’année la plus chaude jamais enregistrée. Cette séquence avait ensuite laissé place à « La Niña », phénomène inverse qui se matérialise par un refroidissement des eaux du Pacifique et donc de la température globale. Des effets bénéfiques pour notre planète mais amoindris en raison du réchauffement climatique.

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