Les observations menées ces dernières heures par Météo France font craindre une dépression, plus ou moins forte, avec des trajectoires très différentes, dès dimanche soir… Mais pas de quoi paniquer, assurent les météorologues qui insistent – pour l’instant en tout cas – sur le côté incertain des prévisions.
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Une potentielle dépression tropicale à l’Ouest de la Polynésie ? C’est le phénomène que craint de voir se développer Météo France d’ici la fin du prochain week-end. Ces prévisions sont dues, selon le directeur adjoint de la station, Frédérique Troc, à l’observation d’une vaste zone du bassin du Pacifique Sud – entre Tonga et Niue – se situant pour l’heure à 1 500 km du fenua, dans laquelle pourraient se développer différents phénomènes météorologiques. Dans les conditions actuelles, elle se déplacerait vers l’Ouest de la Polynésie et pourrait toucher, d’ici dimanche soir, les îles de la Société et les Australes. « Aujourd’hui, il y a énormément d’incertitudes par rapport à son devenir, temporise toutefois le directeur adjoint de Météo France. Elle peut donner naissance à des dépressions plus ou moins fortes, avec des trajectoires très différentes encore aujourd’hui. »
Météo France avait prévenu dès le 31 octobre, dans son traditionnel point sur le risque cyclonique, que le retour du phénomène d’El Nino augmentait le risque d’événéments extrêmes en début de saison. « Ce que ça veut dire, c’est que le réservoir d’eau chaude de l’Ouest du Pacifique se déplace vers le centre de la région, disait alors la climatologue Victoire Laurent, qui citait l’affaiblissement des alizés comme le principal moteur de ce mouvement. Et ça veut dire qu’il y aura un réservoir plus important qui sera disponible pendant la saison pour la formation des nuages qui peuvent évoluer en dépression et ensuite en cyclone. »
Les professionnels de la météo distinguent trois phases : la dépression tropicale, une circulation de nuages, d’eau et d’orages en rotation autour d’une zone de basse pression, avec des vents à moins de 63 km/h; la tempête tropicale, avec des vents allant jusqu’à 117 km/h; et le cyclone avec des vents au-delà de 118 km/h et un « œil » dégagé en son centre.
Un phénomène lié à la chaleur resssentie
Les météorologues précisent « que les températures que l’on ressent ces derniers jours et qui nous donnent cette sensation de chaleur », sans atteindre de record, peuvent être en lien avec cet éventuel phénomène dépressionnaire. Elles viennent selon eux illustrer le fait que les masses d’air sont chaudes et humides et créer ainsi « au niveau des basses couches de l’atmosphère et au niveau de l’océan » des mécanismes pouvant donner naissance à ce genre de manifestation.
Mais la prudence s’impose : on se souvient de l’épisode de fortes pluies et de forte houle, fin avril dernier, annoncé plusieurs jours à l’avance mais pas nécessairement entendu par tous, comme les dégâts causés par les inondations, notamment à Teahupoo, l’avaient montré par la suite.