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Miriama Bono : La transmission, le sens du Fifo

Depuis 10 ans, Miriama Bono officie pour le Fifo. Tout d’abord déléguée générale, elle est Présidente de l’association depuis 5 ans. Engagée et convaincue, elle partage avec simplicité et fermeté toute sa dédication à faire durer et renouveler le Fifo chaque année autour d’une valeur phare : le partage de la culture océanienne.

Chaque année, le Fifo reprend son flambeau pour animer la vie de la Maison de la culture. Depuis 2010, Miriama Bono joue un rôle actif dans l’orchestration de cet événement incontournable. Elle qui trouve « un vrai plaisir » à organiser ces moments, apprécie particulièrement rencontrer de nouveaux réalisateurs et découvrir les films présentés. « J’évite de les regarder en avance pour assister aux représentations avec le scolaire et le public. J’observe combien les réactions varient et je trouve très intéressant de mesurer l’impact des films sur les spectateurs. »

A ses yeux, cela confirme l’importance de déplacer le Fifo dans les îles pour ouvrir le regard et faire voyager les enfants avec les films du Fifo. C’est une manière de sensibiliser et faire prendre conscience de la culture océanienne. « Cela fait partie de nos missions. C’est indispensable de leur montrer de la diversité de l’Océanie et de leur dire qui ils sont. » La Présidente de l’association a également pris conscience de cette « identité océanienne » à travers le Fifo. Pour elle, cette identité montre la grande capacité de résilience des peuples océaniens qui continuent de raconter leurs histoires. « Les enfants réalisent que nous sommes réunis par l’océan. » Un des impacts concrets de la tenue du festival.

Les impacts du Fifo

Les effets du Fifo, Miriama constate qu’il diffère selon les âges ou les lieux de diffusion. Elle apprécie les changements qu’opèrent les documentaires sur les enfants à travers leurs comportements. « En tant que maman, je vois que le Fifo a des impacts sur mes enfants. »

Sujet de la journée du mercredi, le Fifo a lancé le premier Impact lab qui cherche à renforcer les impacts des documentaires à la fois auprès du public et à la fois en matière de distribution. Cette table ronde rassemble élus et professionnels audiovisuels qui ont débattu sur l’importance des films dans l’évolution des mentalités. « Nous leur montrons des films de Hawaï, Nouvelle Zélande… Personnellement, ces discussions m’ont appris que nous partageons les mêmes problèmes : langues, environnement, société… Le Festival permet à la fois de promouvoir une « identité océanienne » et les films de la région. »

La promotion de la production locale

Au début de son aventure au Fifo, Miriama compte 30 réalisateurs, producteurs et diffuseurs pour plus d’une centaine aujourd’hui. « La profession s’est étoffée et la qualité est incontestable. »

La filière audiovisuelle s’est également structurée avec la naissance de l’AFTA, l’Association Tahitienne des Professionnels de l’Audiovisuel qui regroupe 17 membres et qui est présente pendant toute la durée du Fifo à travers un stand qui accueille le public pour les renseigner. De nombreux réalisateurs et producteurs s’y retrouvent pour échanger en toute convivialité sur les films qu’ils présentent cette année ou pour trouver leur chaîne de diffusion notamment grâce au traditionnel Pitch Dating. Chaque année, cet atelier fait rencontrer réalisateurs et responsable de programmes et diffusion de toute l’Océanie. Il se tiendra jeudi 6 février de 14h à 18h.

Dernier sujet important à ses yeux, la place des femmes surtout suite à la sous-représentation des femmes dans le jury de cette année. « Nous avons sollicité plusieurs femmes pour le jury et elles étaient toutes indispensables quand les hommes ont accepté, c’était difficile de les refuser par la suite sous prétexte qu’ils étaient des hommes. » Un sujet d’autant plus essentiel à ses yeux que l’équipe du Fifo est majoritairement féminine, « les hommes ont souvent l’impression d’être mis à l’écart car nous sommes plus nombreuses ! »

Récipiendaire de la médaille de chevalier de l’ordre national du mérite en 2018 et directrice du Musée de Tahiti et des îles, Miriama Bono a tout d’une figure de femme exemplaire qui montre que la place des femmes dans la vie politique et culturelle progresse. « Il y a moins de femmes dans le monde de la production que d’hommes mais là encore, cela progresse et c’est positif. Je sais que je suis attendue sur la composition du jury l’année prochaine. Je ne promets pas un jury féminin mais le message est passé. »

 

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