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Mission sénatoriale sur les moyens d’action de l’État : « On dépense mal, on pose de la rustine sur les problèmes »

La délégation sénatoriale et Lana Tetuanui avec le directeur de la Douane Serge Pucetti.

La présidente de la délégation sénatoriale aux outre-mer, Micheline Jacques, et deux de ses collègues, sont en mission au fenua, dernière étape avant la livraison d’un rapport début décembre sur l’adaptation des moyens d’action de l’État dans les Outre-mer. Face aux restrictions budgétaires, l’État doit dépenser mieux avant de penser à dépenser plus, estime la sénatrice qui reconnaît que l’étendue géographique de la Polynésie impose des investissements conséquents.

Une mission de la délégation sénatoriale aux Outre-mer est actuellement en Polynésie pour préparer un rapport sur « l’adaptation des moyens d’action de l’État dans les outre-mer ». Elle fait suite au rapport publié l’an dernier sur l’évolution institutionnelle des territoires ultramarins, qui préconisait une « révolution des méthodes » de l’État à mettre en œuvre, que la révision constitutionnelle ait lieu ou non.

Micheline Jacques, sénatrice de Saint-Barthélémy, est accompagnée de la sénatrice de La Réunion Audrey Belim et de celle du Val d’Oise, Jacqueline Eustache-Brinio. Les parlementaires polynésiens, Lana Tetuanui et Teva Rohfritsch, les accompagnent dans leurs visites des différents services de l’État. La Polynésie « est un sujet vraiment très intéressant de par son statut et ses compétences, dit Micheline Jacques. Nous avons des expériences, je pense, à prendre de la Polynésie pour les appliquer ailleurs. »

Si les relations État-Pays sont décrites de part et d’autre comme « cordiales « et « efficaces », c’est d’abord l’aspect géographique qu’ont souligné les services de l’État, dit-elle : « Quand vous êtes sur un territoire qui est à la taille de l’Europe, les besoins en moyens sont décuplés ».

Penser aux Outre-mer dans les relations diplomatiques et commerciales

Cette réalité géographique conduit à s’interroger sur la coopération régionale « par bassin océanique » : ce sera l’objet d’une prochaine étude de la Délégation aux outre-mer en 2025-2026. Mais, dit la sénatrice, « nous avons déjà des recommandations en matière diplomatique » et sur les relations avec l’Europe, qui selon elle doit mieux prendre en compte les Outre-mer lors de la conclusion de traités commerciaux internationaux.

« Un problème d’efficience entre les budgets et la réalité »

Alors que le budget national pour 2025 est en baisse, faut-il en craindre les répercussions dans les Outre-mer ?  « J’ai une analyse un peu différente, dit Micheline Jacques qui est aussi rapporteur de la mission Outre-mer à la Commission des Affaires économiques du Sénat. Je m’aperçois qu’il y a un problème de traduction dans la réalité des territoires », évoquant à titre d’exemple le financement du logement social dans les DOM, où la construction a diminué alors même que le budget augmentait de 8%.

Pour la sénatrice, la question pour l’État n’est pas de dépenser plus, mais de dépenser mieux : « J’estime qu’on dépense mal, on pose de la rustine sur les problèmes, on ne va pas dans le fond des choses. »

La délégation lancera début décembre, après ce rapport dont la publication est attendue le mois prochain, une nouvelle étude sur la vie chère dans les outre-mer, sous trois aspects : les produits de première nécessité, les carburants et les produits plus tertiaires comme le fret ou les assurances.

 

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